Le président de l’Assemblée Mondiale Amazighe, Rachid Raha, vient de recevoir un courrier réponse du cabinet de la présidence de la République française lui informant que le président François Hollande a bien reçu le courrier que lui a été adressé à propos « de la guerre chimique contre le grand Rif et les réparations comme suite aux effets de cette guerre des années vingt» tout en assurant « qu’il en a été pris connaissance avec la meilleure attention » et il a chargé le secrétariat d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire de nous informer de la suite.
Pour rappel, la lettre envoyée au président Hollande disait que la France, s’est retrouvé, au début du siècle passé, responsable d’un protectorat sur le Maroc, (Ex-Empire chérifien marocain). En vertu de ce protectorat, la France était sensée assurer la protection du Maroc dans ses frontières authentiques. Or, il s’en est suivi un dépeçage, une partition et une pseudo « pacification » par les armes et le sang. En tant que « nation civilisée », la France était tenue par le droit coutumier et conventionnel de la guerre de protéger, notamment, la population civile et de ne pas se rendre complice ou utiliser elle-même contre cette même population sans défense et non combattante des armes prohibées. Or, les documents, archives et études témoignent de ce que, dans un premier temps, la France s’est rendu complice de l’Espagne à laquelle elle a vendu des armes chimiques de destruction massive avant de les utiliser elle-même contre les rifains (population du nord du Maroc), lors de la guerre de libération conduite par le président Mohamed Abdelkrim El Khattabi. La guerre chimique contre le grand Rif est non seulement une violation des règles les plus élémentaires du droit de la guerre mais de surcroît et encore plus grave les héritiers des victimes d’hier continuent de souffrir aujourd’hui encore. En effet, de nombreuses études génétiques d’experts confirmés démontrent et témoignent des effets mutagènes et cancérigènes des armes utilisées : l’ypérite ou gaz moutarde, le phosgène, le disphosgène et la chloropicrine…
L’Assemblée Mondiale Amazighe demandait au président français de reconnaitre officiellement les responsabilités de l’Etat français pour les actions militaires à l’encontre de la population civile du Rif durant les années 1921-1927. (voir Le Monde Amazigh n° 172, 13 mars 2015-1 may 2965)