La glottophagie linguistique de la langue amazighe

habbazPartie résumée de notre ouvrage; lecture critique au phénomène de la glottophagie linguistique chez Boujmaa Hebaz

Le néologisme de la glottophagie linguistique comme étant un concept sociolinguistique  consacré aux situations coloniales. Est un terme très proche au cannibalisme linguistique de (jean du Bois)  et de l anthropophagie linguistique de Houis mauris dans son ouvrage intitulé l anthropophagie linguistique de la Afrique noire. L auteur  critique la description linguistique de Delafosse et Westramane, en confirmant que cette description porte une caution savante a la politique coloniale, c est à dire la compromission de la science et de la politique ».

En 1979, B. Hebaz a emprunté seulement le concept de la glottophagie linguistique,-non pas hypothèse et ses étapes de sa réalisation-  en lui donné une définition plus minime et incompréhensible que la définition et la perception  du Calvet père fondateur du phénomène de la glottophagie linguistique. Selon Hebaz (1979 :8), « connaitre la langue du colonisé constitue l’une des armes le plus efficace pour le colonisateur. Connaitre la langue de l’autre c’est le posséder, l acculturer, nier sa langue et lui proposer une autre langue. C’est le phénomène de la glottophagie linguistique».

Depuis que  le nord de l Afrique, a subi le fait colonial du conquérant venant d ouest, le marché linguistique et culturel marocain se devise en deux versants différents : celui d un peuple amazigh polysegmentaire caractérisé par l’existence de plusieurs dialectes et  une culture mythologique profane donc, méritent moins de considération et celui d une troupe arabe supérieure, porte une langue sacrée-  qui a une caution religieuse-  et une culture savante au sens défini par l anthropologue Levi Strauss. Les amazighes ont accepté la religion islamique comme étant un événement linguistique et culturel. C est pour cela qui ils se trouvèrent dans   impossibilité de communiquer avec l envahisseur arabe et de discuter la nouvelle religion bien diffusée au nord de l Afrique. Les croyances amazighs essayent d imiter la langue arabe, en construisant un code linguistique déformé et limité.    C est pour cela que, la langue arabe sera un statut particulier perçue comme étant langue véhicule et formelle, par rapport à la langue autochtone reste limitée en usage vulgaire et domicile.

Pour comprendre comment ce code linguistique -inventé par les amazighes afin de mieux assurer une communication minime avec les troupes arabes- a évalué jusqu’a leur état présent ; créole marocain  »Darija », dialecte véhicule et langue nativisee du monde urbain. Il faut mettre l accent sur les preuves historiques et sociolinguistiques, dés la première rencontre entre les amazighes et les familles arabes réfugiées au Maroc, quittant leurs pays d origines pour des raisons politiques et religieuse. Et dès qu’ils se sont engagés dans des relations intimes.

La glottophagie linguistique verticale/horizontale

La différenciation linguistique se manifeste à travers la stratification sociale : une classe du pouvoir  »l omeyyade Molay Idriss » qui possède l honore de l affiliation au prophète Mohammad et sa fille Fatima, et certains amazighophone proches au pouvoir, on adoptant cette affiliation prétendue pour des intérêts politiques et économiques. En revanche, le reste de peuple amazigh qui ne possède cet élément. C est à dire que, la classe du pouvoir et les illites qui ont adopté l affiliation et la langue arabes sont bilingues par rapport au reste du peuple qui demeure monolingue.

La glottophagie linguistique verticale se réalise au sein des instituions de classe du pouvoir telle que, la mosquée, le palais de souverain… ces institutions religieuses et politiques instaurent un champ d exclusion. Pour se comprendre, les amazighes sont obligés d installer une sorte de vide linguistique. A travers ce champ où les amazighes créent un nouvel système linguistique hybride, handicapé et dérivé de plusieurs langues  ) l’arabe classique et l amazighe(.

C est pour cela que Roland Barthes a consacre le terme du champ d exclusion aux institutions du colonisateur, dans son ouvrage intitulé un regard politique sur le signe, dans un texte intitulé comment parler a Dieu, ici le Dieu véhicule un sens implicite( le colonisateur), d après Roland Barthes, pour se comprendre avec le colonisateur au sein des institutions entant qu’ un champ d exclusion, il faut faires l abstraction de toutes les langues maternelles qui vise a  installer une sorte de vide linguistique perçue comme étant   la condition matérielle pour établir une nouvelle langue( la langue exclusive). Dans ce champ d exclusions tout système linguistique est juge primitif en même temps, il subit l anathèmes des idéologues patentes. )ahmed Boukous(

Selon Roland Barthes, les instituions contribuent dans le processus de la superstructure linguistique, en critiquant la perception marxiste en ce qui concerne la langue. C est à dire que Roland Barthes a  inclus la langue dans la superstructure, même si que Joseph Staline a dénoncé dans son article le marxisme et les problèmes linguistiques, que la langue n’est pas une superstructure mais, un fait social, un instrument de communication qui sert toutes les classes, elle n’y a pas de langue de classe mais, un usage de classe de la langue .  Ce qui signifie que la langue n’a pas un  » caractère de classe » et « hors les luttes de classes « . Son argumentation est que la Russie a connu pendant la révolution bolchévisme en 1917, un bouleversement infrastructurel (mode de production) donc, la langue russe n’a pas changé.

Cette idée -de la langue comme moyen servant à établir l’interaction verbale au sein d’une communauté linguistique est acceptable lorsqu’ on l’applique aux situations unilingues mais, même    aux communautés bilingues. Ce bilinguisme est le produit d’un colonisateur qui a imposé sa langue et sa culture aux indigènes a travers les instituions qui instaurent un champ d exclusions, ce postulat devient assez fragile. Dans ce contexte, la langue devient un moyen de gestion des rapports de force, un instrument d’oppression, donc un fait superstructurel . Dans les situations coloniales, les conflits des langues reflètent les conflits sociaux et l’utilisation de la langue dû au hasard mais, pour renforcer la domination coloniale. Le Duc Rovigo a déclaré, rapporte Turin, que la propagande de l’instruction et de la langue française est le moyen le plus efficace pour lire faire la domination coloniale, le vrai  prodige à opérer serait de remplacer la langue autochtone par le exclussive .

Le deuxième stade) la glottophagie linguistique horizontale(   s accompagne  d un changement croisé a savoir, le passage de bilinguisme vers le monolinguisme-ce qui appelle les familles dites charifites abonde leur langue maternelle- dune part, d’autre part, de monolinguisme vers le bilinguisme) le monde urbain essaye a imité la langue du classe du pouvoir(, a cause de l influence illimitée des paradigmes de classe du pouvoir sur le peuple citadin. Surtout l influence  de la religion sur l imaginaire sociale. Cela facilite la reproduction de la superstructure linguistique arabe. En revanche, le peuple campagnard conserve son Independence politique, culturelle et généalogique, comme étant des entités tribales enfermées  sur lui-même.

La glottophagie linguistique inachevée

Comme on  l avait déjà montré, le processus  de la glottophagie linguistique n arrive pas toujours a ce dernier stade, celui de la glottophagie linguistique réussie. La même situation se conforme au marché linguistique marocain. Même si le peuple citadin a subi le fait colonial, les amazighophones campagnards ont sauvé leur langue maternelle grâce a leur oralité qui a remplit une fonction culturelle importante a savoir, la conservation de la mémoire collective.
Selon Caron et Zima, le pidgin passe par trois étapes ;

1/ un  pidgin simplifie ; variété langagière rudimentaire  d où l’instabilité d ordre des mots et l absence des structures enchâssée.
2/ un pidgin stable ; les normes grammaticales et lexicales sont établies.
3/ un pidgin étendu ; l’expansion  horizontale de pidgin au sein de la population et acquis comme langue maternelle des générations subséquentes du monde urbain.

Pendant la période formative de créole marocain  »Darija » , la langue amazighe a été une langue substratique, a partir de laquelle Darija a évalué et d où vient sa structure syntaxique  et un taux respectif du vocabulaire. Ce qui signifier que Darija appartient au groupe de la langue substrat  )l amazighe( et en dehors du groupe de la langue superstrat) l arabe( .pour expliquer l origine de Darija marocain, on a emprunté la formule de Sylvain )1936 :178(, nous sommes en présence d un lexique arabe coulé dans la moule de la syntaxe amazighe ou d une amazighe a vocabulaire presque totale arabe.   C est à dire que, le dialecte marocain a le même système verbal  comme celui de l’amazighe(le verbe est uni fonctionnel, des modalités aspectuelles.

A l écoute de la Darija dans le monde urbain, sa structure syntaxique, ainsi que  ordre des constituants, la fonction du prédicat verbal. Ils sont très similaires à celle de la langue amazighe.  Mais cela ne signifie pas que le dialecte marocain est une quatrième variante de l’amazighe.     La darija est une langue batarde, qui est le résultat d’un contact conflictuel et d une diglossie évolutive entre une langue autochtone orale et profane et  une  langue allochtone sacrée, elle est ainsi le fruit d’une mixité sociale

Mais d un point du point de vue sociolinguistique, elle  est une langue indépendante car, elle véhicule des normes socio-culturelles différentes que celle de l’amazighe et de l’arabe classique, mais proche de l’amazighe à travers sa structure morpho syntaxique. Pour justifier cette hypothèse qui est l origine afro-génétique de la Darija marocaine, il faut mettre  il faut mettre l accent sur les preuves linguistiques.

La glottophagie linguistique en amont/ en aval

Le créole marocain  »Darija » fait son apparition comme langue maternelle de la communauté urbaine. L arabisations des amazighs campagnards parlant purement la langue amazighe, passe par sa créolisation. Surtout dans le cas de  la migration à la ville, l’administration, la télévision et le mariage mixte facilite la tache de la créolisation. En long terme la Darija sera disparue car, elle  subi a une arabisation encore se déroulement, on se substituant dans tous les acteurs de la communication sociale de la langue arabe standard. Le peuple amazigh créolisé en est venu adopter la langue superstrat, avec bien sur des traits phonologiques, syntaxiques et lexicaux spécifiques.

Par: Lhoussaine Outouganne

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