La Présidente déléguée de l’Assemblée Mondiale Amazighe pour le Maroc demande aux parlementaires de réserver un budget conséquent à l’amazighe dans le projet du budget de 2018

La Présidente déléguée de l’Assemblée Mondiale Amazighe pour le Maroc, Mme. Ibnou-Cheikh Amina, vient d’envoyer un courrier aux députées et députés en leur demandant de réserver un budget conséquent à la promotion de l’amazighe dans le projet du budget de 2018.

Ci-joins, la copie de la lettre :

 

Mesdames et Messieurs Les député(e)s de la nation

Objet : Demande de dotation d’un budget réservé à l’amazighe dans le projet du budget de 2018

Mesdames et messieurs, les respectables député(e)s,

Nous avons l’honneur, au sein de l’Assemblée Mondiale Amazighe- Maroc, de vous adresser cette requête, eu égard à la situation tragique que connaît la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazighe, dans les institutions et les établissements publics. Situation qui va en s’aggravant d’un gouvernement à un autre, en raison des multiples obstacles inhérents à une résistance politique ou administrative.

Et parmi les conséquences de cette résistance, à titre d’exemple, l’avortement de l’action d’intégration de l’amazighe dans le système éducatif national et dans les classes de lutte contre l’analphabétisme. Ceci en raison d’un ensemble de décisions dont le retrait de la charge d’enseigner l’amazighe à des professeurs spécialisés qui sont sommés d’enseigner d’autres langues, tels l’arabe et le français. Bien qu’ils soient formés en langue amazighe. D’autres, qui ont contesté cette décision, sont menacés d’expulsion. A cela s’ajoute le recul de l’enseignement de l’amazighe dans plusieurs institutions scolaires où cette langue était enseignée. Fait qui a réduit le nombre d’heures octroyées à l’enseignement de l’amazighe dans d’autres établissements et qui est passé de 03 heures à 02 heurs 25 minutes, tel que le consignent les progressions en vigueur. Outre, l’enseignement de l’amazighe s’est arrêté dans d’autres établissements sous prétexte d’absence de ressources humaines et financières nécessaires. Ce qui témoigne clairement de la volonté politique de marginaliser le projet d’intégration de l’amazighe dans le système éducatif national qui constitue un levier fondamental pour le développement de l’identité, de la langue et de la culture amazighes. Ainsi que la sauvegarde des acquis.

Bien plus, il s’agit d’un contournement de la décision Royale quant à la promotion de l’amazighe, identité, langue et culture, et au renforcement de sa place dans le domaine social, éducatif, culturel et médiatique. Décision annoncée par Sa Majesté dans son discours d’Ajdir le 17 octobre 2017.

Mesdames et messieurs,

Partant de ces données qui témoignent clairement de l’absence d’une volonté gouvernementale pour servir l’amazighe, et dans le cadre de vos prérogatives juridiques, politiques et institutionnelles en tant que député(e)s de la nation, nous vous sollicitons de faire pression sur le gouvernement afin de réserver un budget spécifique et conséquent dans son projet de budget de 2018, pour l’intégration de l’amazighe dans le secteur de l’enseignement et des médias ainsi que dans les autres secteurs de la vie publique. Du fait que l’amazighe est langue officielle du Royaume dans la constitution de 2011.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire en l’expression de nos profonds respects.

Signée : Mme. Amina Ibnou Cheikh

Présidente déléguée de l’Assemblée Mondiale Amazighe pour le Maroc

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