Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante
24 janvier 2022
Alors que nous célébrons la Journée mondiale de la culture africaine et afro‑descendante, l’UNESCO met en lumière le talent, la passion et la détermination d’artistes et de professionnels du secteur de la culture africains et afro-descendants. Malgré les difficultés causées par la pandémie de COVID-19, ces artistes inspirants mettent sans cesse à profit leur créativité pour élargir nos horizons.
L’UNESCO s’est pleinement engagée à soutenir ce potentiel créatif – par exemple, dans l’industrie cinématographique africaine. L’Organisation a récemment lancé la toute première cartographie de ce secteur à forte croissance, qui emploie actuellement cinq millions de personnes. Selon notre rapport, avec davantage d’investissements, cette industrie stratégique pourrait créer plus de 20 millions d’emplois supplémentaires. Afin de stimuler cette croissance, l’UNESCO s’est associée à Netflix en 2021 pour lancer un concours de courts métrages sur le thème « Contes populaires africains réinventés » dans toute l’Afrique subsaharienne. L’objectif de ce concours est de découvrir de nouvelles voix et de donner aux cinéastes émergents une visibilité à l’échelle mondiale.
Plus largement, dans le cadre de nos initiatives visant à soutenir les industries créatives en Afrique, nous avons élargi notre Réseau des villes créatives, en y ajoutant quatre autres villes africaines en 2021, portant ainsi leur nombre à 15. L’étendue de ce Réseau contribue à la diversité des expériences partagées entre tous les partenaires pour favoriser un développement urbain plus durable grâce à la créativité.
L’UNESCO reste également engagée dans la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel des communautés africaines et afro-descendantes. En 2021, la rumba congolaise a été inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cette candidature multinationale d’un genre musical et d’une danse, répandus aussi bien en République démocratique du Congo qu’en République du Congo, permet non seulement de transmettre des valeurs sociales et culturelles, mais favorise également la cohésion sociale et intergénérationnelle.
Les pratiques musicales de ce type dépassent largement les frontières du continent africain. Le jazz, par exemple, trouve ses racines dans la musique d’Afrique de l’Ouest. En associant différents instruments et en évoluant par l’improvisation, il donne à l’interprète le pouvoir d’être également un compositeur. Son rôle historique dans la lutte contre les discriminations nous unit au-delà des cultures, des races et des frontières. L’UNESCO célèbre la Journée internationale du jazz chaque année le 30 avril.
En outre, l’UNESCO a récemment renforcé son action visant à aider les États membres africains à protéger le patrimoine culturel, en menant des initiatives sur plusieurs fronts culturels – du renforcement des capacités des experts à la gestion de sites du patrimoine mondial et aux propositions d’inscription de sites, en passant par la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et le développement des musées.
Comme le montrent toutes ces initiatives, l’UNESCO s’emploie sans réserve à faire entendre les voix des communautés africaines et afro-descendantes, que ce soit en protégeant le patrimoine culturel, en soutenant l’émergence d’expressions culturelles diverses, en proposant de nouvelles idées ou en créant des opportunités pour les artistes – conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
La culture africaine et afro-descendante a un potentiel illimité pour émerveiller le reste du monde. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre en lumière cette créativité. Pour reprendre les mots de Damon Galgut, le lauréat sud‑africain du Prix Booker 2021, «s’il vous plaît, continuez à écouter [ce continent remarquable]. Il y a beaucoup plus à venir».