TAZZLA INSTITUTE FOR CULTURAL DIVERSITY
380 Hamilton Avenue,
Suite 1061, Palo Alto, Ca . 94301
tizzlit@gmail.com
Le 24 Janvier 2018
Mme Audrey Azoulay
Directrice Général de l’UNESCO
7 Place Fontenay 73352 CEDEX 7, Paris, France
Chère Madame la Directrice d’UNESCO:
Je viens d’apprendre par un article publié par l’agence de presse France 24 que vous envisagez l’inscription au patrimoine mondial du Couscous comme étant un plat « Maghrébin » plutôt que Tunisien, Algérien ou Marocain. Faire cela serait une erreur historique de taille, et un affront à la population Amazighe d’Afrique du Nord. Toutes les données archéologiques à ce sujet révèlent que la préparation du couscous en Afrique du Nord précède l’arrivée et installation des Arabes dans cette région: le couscous était un aliment de base de la population Amazighe établie pendant des millénaires dans la région allant de la Libye à l’Océan Atlantique et couvrant la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. La notion de « Maghreb » que l’organisation d’UNESCO a l’intention d’utiliser pour désigner ce plat Amazigh, (selon l’article de France 24) est de provenance Arabe. C’est un mot Arabe qui a été plaqué sur la région, signifiant « pays du coucher du soleil » par rapport à une orientation Arabe du Moyen Orient. L’Afrique du Nord n’est le « Maghreb » que pour ces Arabes, et non pour les populations autochtones Amazighes. Donc, le couscous qui a existé dans cette région que les autochtones appellent « Tamazgha » ne peut être qualifié de « Maghrébin » que par ignorance et mauvaise foi. Je vous prie de ne pas donner suite à une telle idée malencontreuse et vous remercie de ne pas mystifier l’histoire une fois de plus en ce qui concerne le patrimoine et la culture Amazighes d’Afrique du Nord.
Avec mes remerciements les plus respectueux,
Hélène E. Hagan,
Anthropologue Directrice de l’Institut Tazzla pour la Diversité Culturelle Productrice du Festival du Film Amazigh, Etats-Unis