Réflexion de Tafraout sur le coronavirus

Par: Mhamed BIHMEDN

C’est la première fois que je me retrouve au beau milieu des montagnes d’Ammelne en prenant conscience de ce qu’elles représentent à mes yeux. Cette période de confinement forcé me montre à quel point il est préférable de les voir debout en étant en bonne santé plutôt que couché sur un lit d’hôpital.

Je ne sais pas si nos habitudes sociales héritées de nos ancêtres reprendront de sitôt sur nos terres. Pourrons-nous encore remplir nos mosquées ? Pourrons-nous encore nous agglutiner pour assister aux ahwach ? Pourrons-nous encore nous embrasser et nous saluer comme auparavant ? Le souk de mercredi à Tafraout aura-t-il toujours lieu ? Pourrons-nous encore assister aux matchs de football ? Allons-nous encore connaître des été intenses et familiaux ?

Seule notre compréhension du problème nous sauvera de ce questionnement. Aucun pays au monde n’a suffisamment d’hôpitaux et de place pour accueillir en même temps un si grand nombre de malades que celui envoyé par une pandémie. Inutile de juger donc nos hôpitaux et notre système de santé car il s’agit d’adopter des comportements qui évitent de tomber malade en grand nombre car bien que nos médecins soient capables de soigner, ils ne seront jamais assez nombreux pour nous prendre tous en charge en même temps.

Par conséquent, nous devons maintenant accorder la plus haute priorité à tout ce que nous pouvons faire pour protéger la vie. Prier et œuvrer pour la justice et la paix dans notre pays inclut également de prier pour la santé. Cela est devenu tout à fait concret ces derniers jours. Nous pouvons et nous devons rompre la chaîne de transmission du virus. Aujourd’hui, cela signifie observer strictement les mesures, les restrictions et les conseils édictés par les autorités sanitaires qui sont guidées par toutes les connaissances scientifiques fiables et disponibles. Ne suivons pas les charlatans et les vendeurs de miracles. Ils n’ont rien pu faire avant, ils ne feront rien maintenant ni après.

Certains d’entre vous ont déjà été très profondément affectés.

Beaucoup d’entre nous seront infectés par le virus. Et il peut mettre en péril la vie des personnes les plus vulnérables. Les données disponibles à ce jour montrent que parmi les plus démunis et les plus fragiles se trouvent notamment les personnes âgées et celles qui souffrent de certaines maladies chroniques.

La perte de vies précieuses dans nos familles pourrait dépasser ce que nous sommes actuellement prêts à envisager ou à supporter. Nous prions pour tous ceux qui ont perdu ou vont perdre des êtres chers à cause de cette maladie. Nous leur adressons des prières de consolation et de réconfort.

Que Dieu protège notre patrie et ses citoyens.

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