Poursuivant les objectifs de l’initiative nationale pour la mise en œuvre populaire de l’officialisation de l’amazighe, et après les activités et réunions dans le sud-est du Maroc, une deuxième tournée a eu lieu dans la région du Moyen Atlas, plus concrètement dans les villes de M’rirt et de Khénifra.
Ainsi le Bureau exécutif de l’Association des délégués de la tribu d’Ait Sgougou, en partenariat avec l’Assemblée Mondiale Amazighe –Maroc, a organisé une rencontre de de communication ouverte sur: » l’initiative nationale pour la mise en œuvre populaire de l’officialisation de l’amazighe » , le vendredi 29 mai dernier à la maison de la culture, avec la participation d’Amina Ibnou-Cheikh, de Rachid Raha, d’Addi Lihi, d’Aissa Akaoui, de Mohamed Oushabou et avec la modération de Mohamed Boussaidi.
Quand à la ville de Khénifra, c’est le Réseau Marocain des Droits Humains, en partenariat avec l’Assemblée Mondiale Amazighe –Maroc, qui a organisé une rencontre ouverte avec la participation de plusieurs responsables associatifs de la région du Moyen Atlas et de la province de Khénifra, le samedi 30 mai au siège de la Chambre de Commerce, de l’industrie et des Services, rencontre qui a été modéré par le président du RMDH, M. Aissa Akaoui.
Objectifs de l’initiative nationale pour la mise en œuvre populaire de l’officialisation de l’amazighe
A- Contexte de l’initiative
Sûrs des capacités culturelles, linguistiques, économiques, sociales et politiques du peuple amazigh; évoquant les expériences des peuples du monde qui ont réussi à imposer leurs droits sans violence et en s’appuyant sur la personnalité collective, loin de l’attentisme et du refus d’assumer la responsabilité ;
En raison du rôle de la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazighe pour asseoir la démocratie et initier le changement escompté de manière progressive, et accompagnant les aspirations du peuple marocain pour un Etat respectueux des pactes internationaux des droits de l’homme et des peuples et fondé essentiellement sur les principes démocratiques ;
Constatant la position négative de l’Etat marocain et ses différentes institutions qui ne respectent pas leurs promesses et engagements vis-à-vis des Amazighes et de l’amazighité; En effet, le simple fait d’écrire en amazighe reste limité, après un demi siècle de marginalisation totale, de racisme et de ségrégation contre leurs éléments constitutifs ;
Et après environ quatorze années de la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe, et environ quatre ans après l’officialisation de l’amazighe dans la constitution et qui reste sans effet ;
Et eu égard aux différentes politiques étatiques qui consacre une réalité lamentable qui minimise les droits linguistiques et culturels amazighes, par la non intégration de l’amazighe dans les différents secteurs de l’Etat, tout en conservant uniquement l’officialisation de l’amazighe dans le texte constitutionnel et marginalisation tout ce qui est amazighe ;
En plus de ces considérations, nous constations le recul des acquis amazighes : au niveau de l’enseignement de l’amazighe, l’Etat n’a pas respecté les conventions qu’il a signé dans ce domaine, et concernant les médias, la chaine amazighe, depuis sa création, n’a connu aucune évolution, et le reste des chaines ignore le pourcentage défini dans les cahiers des charges pour l’amazighe (La Une ; 2M, Medi1sat …) ;
Et convaincus que l’Etat et ses différentes institutions ont failli à leur devoir vis-à-vis du peuple amazighe, nous avons décidé de faire recours à la volonté populaire par le biais de l’initiative nationale qui a pour dessein la mise en œuvre populaire des droits linguistiques et le lancement d’une dynamique amazighe visant à consacrer les droits amazighes de manière pacifique.
B- Parmi les objectifs de travail collectif à réaliser :
– La participation effective à la consécration de tous les droits culturels et linguistiques amazighe par la société pour faire endosser la responsabilité à l’Etat qui fait des déclarations sans les assumer ;
– La pression populaire pour la consécration de tous les droits économiques, sociaux et politiques des Amazighes par l’application réelle et totale des pactes internationaux des droits de l’homme et des peuples ;
– La création de mécanismes personnels pour mettre fin à toutes les formes de ségrégation et de discrimination à base de la race et la consécration de l’égalité totale entre les citoyens devant l’Etat ;
– L’action pour mettre en relief la vraie identité du peuple marocain comme peuple amazighe qui a subi, durant des décennies l’arabisation et la francisation et leurs conséquences linguicide et culturelle, en plus de l’action pour actualiser la constitution marocaine pour qu’elle soit cohérente avec la réalité dans l’avenir ;
– La sensibilisation quant à la conscience nationaliste amazighe pour renforcer la fierté de la personnalité amazighe et sensibiliser les citoyens de leur rôle fondamentale dans la protection de leurs droits linguistiques et culturels qui équivalent à la protection de leur existence ;
Les participants à l’initiative
– Les citoyennes et les citoyens ;
– Associations, tribus et cadres de la société civile, syndicale, politique et juridique ;
-Imazighen partout dans le monde, individuellement ou dans des cadres.
C- Les mécanismes de travail et manière d’exécution de l’initiative
Première étape:
– la participation à l’organisation de rencontres qui sont couronnées par la signature de déclaration incluant la démarche de mise en œuvre populaire des droits amazighes par les cadres de la société civile, les tribus, les femmes et les enfants ainsi que les cades de la société politique (des projets de communiqué seront élaborés, individuellement, et comportant les articles relatifs aux engagements et leurs référentiel juridique et légal) ;
– L’organisation de rencontres et de grandes conférences régionales périodiques par les cadres associatifs civils, ouvertes aux citoyennes et citoyens et ayant pour objectif le lancement d’une dynamique qui couvre toutes les villes et campagnes dont les cadres de la société civil seront le moteur principal, et qui se base sur la participation effective des citoyens, et ce par le biais de campagnes de terrain, en plus de la multiplication des rencontres, des conférences et des festivals de sensibilisation, dans le cadre de la mise en œuvre populaire des droits amazighes ;
– La mise en place des conditions objectives pour l’organisation du congrès national amazighe.
Deuxième étape:
mener une campagne de sensibilisation qui comporte ce qui suit :
– Elaboration et diffusion d’avis, de communiqués et d’appels qui confirment le rôle du citoyen quant à la mise en œuvre des droits linguistique et culturel sans attendre l’Etat et ses différentes institutions, accompagnés d’explications quant à la capacité du citoyen à imposer l’amazighe dans l’espace public, par des actions simples fondées sur la force de la loi ;
– Elaboration et collecte de pétitions revendicatives ;
Notre objectif est de faire participer le citoyen et les cades de la société civile et politique ainsi que les individus et les tribus fiers de leur identité, pour la mise en œuvre de l’amazighité en tant que langue et culture, sans l’appui de l’Etat qui refuse d’assumer ses rôles.