Une députée catalane dénonce la politique discriminatoire du Gouvernement Espagnol par rapport à la fermeture des frontières à cause du COVID19

Femmes et hommes, jeunes ou âgées résidents d’origine marocains en Espagne, titulaires d’une carte de séjour ou ayant la nationalité espagnole sont depuis presque deux mois coincés au Maroc à l’attente de l’ouverture des Frontières et d’une décision qui leurs permettra de rentrer à leur lieu de résidence, joindre leurs familles et enfants, continuer leurs traitements médicaux ou reprendre leurs travails s’ils peuvent encore le faire.

La fermeture des frontières à cause du COVID19 a mis en évidence la politique discriminatoire et de la vulnération des droits de la part du Gouvernement Espagnol en appliquant le critère de la priorisation de l’origine pour le rapatriement des personnes coincées au Maroc.

En effet, cette action qu’on qualifie de raciste n’a pas pris en considérations ni les femmes enceintes, ni les personnes âgées qui ne devraient pas être seules et qui vivent sous la protection de leurs enfants, ni les familles avec des mineurs qui sont resté seules sans aucune prise en charge, ni les personnes qui ont des maladies chroniques ou graves et qui devraient suivre des traitements disciplinés et strictes, etc.

Devant ce lamentable panorama et comme députée, je n’ai pas accepté de rester indifférente ou passive. Le devoir et le sens de la responsabilité m’appelle à soutenir nos citoyens indépendamment de leurs origines culturelles, sociales ou religieuses. C’est le principe humanitaire et des droits humains que je  défends comme militante impliquée dans le domaine social et comme politicienne indépendante du groupe parlementaire « Junts per Catalunya », qui m’obligent à réagir.

Alors, j’ai pris l’initiative comme députée par la mise en action de différentes gestions entre autres, le contact avec les différentes personnes affectées par la situation, l’élaboration d’une liste grâce aux collaborations volontaires de certaines personnes et d’une association  pour savoir le nombre plus en moins, des personnes endommagées.  J’ai offert un service d’attention, de conseil et d’écoute. J’ai contacté les responsables du Gouvernement Catalan en matière d’extérieurs pour faire le suivie des gestions qui se sont réalisées auprès des autorités du Gouvernement Espagnol sur ce thème qui nous préoccupe.

J’ai envoyé des correspondances aux différentes autorités marocaines, entre elles, le président du gouvernement du Maroc, M. Saad Eddine El Othmani, au ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, et à l’ambassadrice du Maroc au royaume d’Espagne, Mme. Karima Benyaich, leurs demandant d’autoriser les citoyennes et citoyens Marocains résidant à l’étranger à quitter le territoire national et à regagner leur lieu de résidence habituelle, en leur facilitant le déplacement après la suspension des vols et la fermeture des frontières, qui s’est imposé dans le contexte de la limitation de la propagation du coronavirus Covid-19.

Je ne peux pas laisser du côté de saluer la disponibilité pour offrir de l’aide et la collaboration du Consul Général du Maroc à Barcelone, Mr. Abdellah Bidoud, auquel j’ai soumis des cas et qui m’a soutenue dans les informations que j’ai sollicité pour répondre au besoin et au questionnement de certaines personnes coincées au Maroc.

Après tout, il s’est avéré nécessaire qu’on se dirige aux Députés du parlement à Madrid en coordination avec ma collègue députée Mariona Illamola, pour formuler des questions le 30 avril, au Gouvernement Espagnol  sur les thèmes mentionnés en sollicitant des réponses écrites, surtout que la Ministre des Affaires Extérieures Arancha González Laya dans sa dernière apparition le 23 de avril dernier, elle a affirmé d’une façon hypocrite qui se contredit avec tous les témoignages des personnes affectées par ce problème au Maroc, que le Gouvernement travaille pour aider au retour en Espagne à toutes les personnes qui ont des situations exceptionnelles, et qui sont restées coincer en dehors du territoire, indépendamment de leur nationalité, et elle a réitéré qu’ils ne laisseront personnes dehors.

Dans ce cadre, on a fait appel à l’article 2 de l’ Accord Euro-méditerranéen à propos duquel est créé une association entre les Communautés Européennes et ses Etats membres, d’une part, et le Royaume du Maroc, pour établir que “Le respect des principes démocratiques et des Droits Humains fondamentaux, tel comme s’annonce dans la Déclaration Universelle des Droits Humains, inspire les politiques Intérieures et extérieures de la Communauté et du Maroc constitue un élément essential du présent Accord Formulé¨

Et en résumé, on a formulé presque 20 questions écrites au Congrès des Députés entre lesquelles je cite quelques-unes :

  • Pourquoi s’est priorisé les espagnoles d’origine espagnole devant les espagnoles d’origine marocaine? Quelle est la justification juridique?
  • Dans  la priorisation qu’a exercé le Gouvernement Espagnol, pourquoi il n’a même pas tenu compte de la situation d’urgence pour des raisons humanitaires de certaines personnes ?
  • Existe-t-il un double traitement ou un traitement de différenciation en fonction de l’origine de la personne même si toutes ont la même nationalité?
  • Cette pratique de priorisation pour le retour des espagnoles d’origine européenne menée par un Gouvernement appelé progressiste, n’est-elle pas une discrimination entre citoyens de l’UE?  Sachant que les espagnoles d’origine magrébine sont aussi des citoyens européens
  • Le droit international établit que les personnes ont le droit à retourner à leur pays de résidence habituelle indépendamment de s’elles ont  la nationalité ou non. Pourquoi ce droit n’a pas été  respecté?
  • L’Espagne, ne considère-t-il pas qu’il existe une vulnération du droit à la non-discrimination entre les citoyens de l’Union Européenne en refusant l’aide pour le retour  aux personnes de nationalité marocaine avec carte de séjour communautaire au moment que d’autre pays l’ont accepté?
  • A quoi a servi la conversation téléphonique entre le Royaume du Maroc et le Royaume de l’Espagne, si les personnes sont restées coincer dans des conditions, pour quelques cas infrahumaines, ou avec peu de ressources économiques à cause de l’allongement de la date du retour, entre les deux frontières?
  • Quand pense le Gouvernement  solutionner le problème de toutes les personnes toujours bloquées au Maroc?
  • Quels sont les gestions qui sont en cour d’être menées avec le Royaume du Maroc pour trouver une solution urgente et satisfaisante pour les personnes toujours coincées ?
  • Pourquoi ils n’ont pas tenu compte des cas urgents et ils ne les ont pas priorisé?
  • Vous êtes conscients que la décision discriminatoire du Gouvernement cause de graves conséquences et chaque jour compte?
  • Pourquoi la décision de la priorisation du retour était selon l’origine de la nationalité  et non selon l’urgence des cas?
  • Quelles  sont les instructions menées à l’ambassade et au Consulat de l’Espagne au Maroc pour gérer le retour de tous les résidents en Espagne bloqués au Maroc?

Une fois formulée ses questions au parlement, cela ne veut absolument pas dire que notre travail est finie, du moment qu’on n’a pas encore mis fin à la souffrance des marocains et marocaines résidents en Espagne qui sont toujours coincés au Maroc.

Celles qui appellent sont plus les femmes qui manifestent leurs préoccupations surtout pour le manque de ressources, pour la santé de leurs bébés ou parents, ou pour la situation de leurs enfants qui sont à 2000 milles kilomètre de distance.

La voix triste et indignée d’une femme sonne toujours dans mes oreilles en me disant, avec notre darija marocain «rah hna nchefna, akhti, hna ka muhajirine welefna neetew man cheddou» et de là je comprends qu’elle veut me dire, qu’on est au bout, ils nous restent plus rien, tout l’argent qu’on a apporté est dépensé et qu’on a honte de demander aux gens parce qu’on est habitué comme personne migrante à donner et non à recevoir.

Plus le temps passe, les problèmes s’aggravent et le silence fait mal.

Salwa El Gharbi

Députée indépendante au Parlement de la Catalogne

Group Parlementaire

Junts per Catalunya

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Un Commentaire

  1. bravo tres bonne initiative bonne continuation

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