Décès de Madjid Ait Mohamed, militant du FFS, de la démocratie et des droits de l’homme

Par: Mohamed Lahlou

Madjid Ait Mohamed nous a quitté ce 6 novembre 2020, emporté par l’épidémie de Coronavirus.

Un militant de la première heure de toutes les causes justes qui ont traversé notre pays.

Il était là, au début des années 70, au milieu de ce petit groupe qui, autour de Mouloud Mammeri defendait, comme il pouvait le refus à l’exclusion et le droit à l’existence de la langue et de la culture berbères.

Il était là, au Printemps berbère, pour participer à la révolution culturelle du 20 avril 1980 et s’engager dans la création du Mouvement Culturel Berbère (MCB).

Il était là pour défendre, en 1985, les droits de l’Homme et devenir membre fondateur de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), aux côtés de Maître Ali Yahia.

Il était là, en Octobre 88, pour sortir avec la jeunesse algérienne révoltée contre l’injustice et le système du parti unique.

Il était là, le 1 mai 1989, à la distribution des tracts du FFS encore dans la clandestinité, au milieu du défilé des Travailleurs. Il était toujours là, pour distribuer FFS Information et vendre Libre Algérie dans les rues de Bab El Oued, en décembre 89. Il était aussi là pour parcourir l’Algérie et défendre les idéaux du FFS, jusqu’à traverser ensemble, de nuit et sous la neige, l’Ouarsenis pour être à Tiaret tôt le matin, pour une conférence publique. Il était surtout là pour s’associer comme membre fondateur de la légalisation du FFS, le 26 septembre 1989 et en être le militant sincère et convaincu, jusqu’à son dernier souffle.

Depuis le 22 février 2019, il était à chaque vendredi du Hirak et parfois même à chaque mardi. Nous nous y sommes parfois rencontrés et il avait toujours la certitude que cette clameur populaire était ce mouvement attendu depuis l’indépendance, pour redonner au peuple, sa fierté et ses droits.

Madjid Ait Mohamed, enfant de Ath Ouacif, a toujours été là, quand il le fallait. Il avait gardé intacte cette conviction, depuis plus d’un demi-siècle.

J’ai gardé de Madjid Ait Mohamed le souvenir du militant simple et du simple militant qu’il était. Il rappelait toutes ces dates, avec un petit sourire de fierté. Il me prenait à témoin que son combat était juste et qu’il avait déjà triomphé.

Toujours dynamique, à presque 80 ans, il était sorti le matin, à Soustara, pour acheter son journal, mais le virus ne lui a laissé que deux journées de sursis. Il est parti aussi simplement et discrètement qu’il a vécu.

Madjid, toi le camarade et l’ami de longtemps, j’ai gardé de toi, comme tous nos camarades et amis de longtemps, le souvenir de la simplicité et de la détermination.

Tu as mérité le titre de « l’Ancien » que nous donnions à tous ceux qui étaient au service de la liberté et de la democratie, à leur tête Ait Ahmed, l’Ancien de tous les Anciens ».

A Dieu, Madjid l’Ancien. Adh’felek ya3fou Rabbi dh’ldjeneth. A tous les tiens, tes nombreux compagnons présentent, à la famille Ait Mohamed de Ouacif, d’Alger et de partout, ses condoléances les plus attristées.

Repose en Paix, regretté Madjid.

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Un Commentaire

  1. Paix á son âme, Un homme brave d’une grande gentillesse, c’était un militant de la culture algérienne, Un défenseur acharné des droits de l’homme et des inégalités sociales mais aussi des droits des femmes par conviction , qu’il repose en paix á dieu nous appartenons et dieu nous retournons.

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