Trump 2.0 et les relations futures avec le Maroc

Dr. Mohamed Chtatou

Donald Trump a entamé son second mandat le 20 janvier 2025, ce qui représente une occasion unique pour son administration, qualifiée de « Trump 2.0 », d’aborder le conflit de longue date au Sahara occidental. Son administration précédente a reconnu la revendication du Maroc sur le territoire, renforçant ainsi les relations entre les États-Unis et le Maroc. Avec l’entrée en fonction de Trump, il pourrait y avoir un regain d’intérêt pour les efforts diplomatiques concernant cette question, soulignant l’importance stratégique du Maroc.

Pour la France et l’Europe, le Maroc est devenu un pays de grande importance stratégique au vu de son initiative atlantique pour les pays du Sahel et autres pays africains. Dans cette optique, Christophe Boutin, écrit :

‘’ Cette dimension géopolitique du Maroc doit être appréhendée pleinement par la France, partenaire logique de tels projets. D’une part, parce que la propre façade atlantique de notre pays rend évident les éléments communs pêche, tourisme, énergies renouvelables, lutte contre les effets du changement climatique sur les zones littorales sur lesquels échanges et collaborations sont nécessaires. Ensuite, parce que les forums de coopération mis en place par le Maroc intéressent doublement notre pays, pour lui et comme membre de l’Union européenne selon les domaines de compétence concernés, et qu’il est donc essentiel d’y faire entendre notre voix. Enfin, parce que la dimension sécuritaire, dont les répercussions sont si importantes, ne doit pas être abandonnée à l’action délétère d’intervenants qui visent à nous déstabiliser.’’

SM Le Roi Mohammed VI et le Président Trump à Paris le 13 juillet 2017

Trump, le Maroc et l’Espagne

Les médias espagnols expriment une inquiétude croissante alors que l’administration du président Trump semble mettre de côté l’Espagne en faveur du Maroc lors de ses premiers engagements diplomatiques de son nouveau mandat.

Cette évolution reflète des schémas similaires de la première présidence de Trump, soulignant ce que les journaux espagnols caractérisent comme un changement décisif dans les priorités régionales des États-Unis.

El Mundo rapporte que ni M. Trump ni ses représentants n’ont pris contact avec leurs homologues espagnols au cours de la semaine qui a suivi son investiture, alors qu’ils ont eu des discussions avec de nombreuses nations européennes et le Maroc :

‘’ Le meilleur exemple de ce manque d’harmonie est que, comme lors de son premier mandat, une semaine s’est écoulée sans que ni lui ni ses ministres ne se soient entretenus avec leurs homologues espagnols. D’autant que le secrétaire d’État, Marco Rubio, est d’origine cubaine, parle évidemment la même langue et est beaucoup plus soucieux des équilibres que le président lui-même, à commencer par le cas du Venezuela. Rubio a parlé avec Edmundo González, qui s’est réfugié dans notre pays pour éviter d’être arrêté.

Ces derniers jours, Rubio s’est entretenu avec les ministres des affaires étrangères des pays baltes et de la Pologne. Il a parlé avec ceux de la Hongrie et de l’Italie, alliés idéologiques du Trumpisme. Et cette même semaine avec ceux de la France et de l’Allemagne. Aucun intérêt pour la péninsule ibérique, mais à Rabat, ce qui devrait être préoccupant compte tenu de la façon dont les bonnes relations avec Mohamed VI dans le passé ont conduit à des tournants décisifs, comme dans le cas du Sahara occidental.

Le jour de son investiture, le 20 janvier, Trump a parlé de notre pays depuis le bureau ovale, critiquant le fait que l’investissement dans la sécurité est « très faible ». Il s’est ensuite laissé distraire par ce qui semblait être une erreur, affirmant que l’Espagne était l’un des membres des BRICS [ce n’est pas le cas] et évoquant des droits de douane allant jusqu’à 100 % pour les membres de ce groupe, car il pense que la Russie, la Chine, le Brésil et les autres conspirent pour nuire au dollar. Mais ses problèmes avec le gouvernement de Pedro Sánchez remontent au premier jour.’’

Les médias espagnols déplorent que Trump donne la priorité au Maroc plutôt qu’à l’Espagne au cours de la première semaine.

Les développements récents ont vu l’Espagne s’inquiéter de plus en plus de la mise à l’écart potentielle de ses intérêts par l’administration Trump, en particulier en ce qui concerne les accords impliquant le Maroc et l’Espagne, tels que ceux concernant Gibraltar. À l’inverse, le Maroc semble optimiste quant à l’amélioration des relations bilatérales avec les États-Unis suite à l’investiture de Trump, signalant des opportunités de coopération plus profonde.

Dans cette photo prise le 12 décembre 2020, David T. Fischer, ambassadeur des États-Unis au Royaume du Maroc, se tient devant une carte du Maroc autorisée par le Département d’État américain qui reconnaît le territoire internationalement contesté du Sahara occidental (portant la signature de Fischer) comme faisant partie du royaume

Consulat US à Dakhla

Le retour au pouvoir de Trump est une nouvelle opportunité pour le Maroc de renforcer sa position en faveur d’une solution définitive au conflit du Sahara occidental. Le gouvernement marocain espère que le soutien américain l’aidera à consolider ses acquis diplomatiques face aux tensions avec l’Algérie, qui soutient le Front Polisario.

Malgré le fait que l’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden n’a pas activé la décision de la précédente administration Trump d’ouvrir un consulat américain à Dakhla, le secrétaire d’État adjoint pour les affaires du Moyen-Orient, Joy Hood, a déclaré lors de sa visite au Maroc et de sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, que « la reconnaissance par les États-Unis d’Amérique de la souveraineté du Royaume sur le Sahara reste inchangée ».

La reconnaissance de la position marocaine sur le Sahara par le président des États-Unis, Donald Trump, représente un événement très important et un jalon dans l’histoire des relations entre les deux pays, qui cherchent actuellement à renforcer leurs partenariats économiques.

En effet, le facteur économique joue un rôle crucial dans l’ouverture rapide d’un consulat américain dans les territoires du sud, comme un moyen de rendre efficace la diplomatie et la politique de la résolution américaine.

Dans ce sens, le nouveau président des Etats-Unis a promis 3 milliards de dollars pour des projets d’investissement au Maroc, parallèlement à l’inauguration prévue d’un consulat américain à Dakhla, ce qui renforcerait la relation américaine non seulement avec le Maroc, mais aussi avec tout le continent africain, en profitant également de tout ce que l’initiative de la façade atlantique du Roi Mohammed VI a à offrir.

Parallèlement à cette coopération militaire, les deux pays ont l’intention de stimuler le commerce bilatéral et les investissements américains au Maroc, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables et l’industrie. En ce sens, le pays nord-africain est la porte d’entrée du continent pour les entreprises et, grâce à la nouvelle charte d’investissement et à l’initiative royale appelée « Façade atlantique », il cherche à attirer d’importants investissements américains dans le pays.

Dans le contexte de l’intensification de la concurrence internationale en Afrique, l’administration Trump peut compter sur le Maroc en tant que partenaire stratégique et leader africain dans plusieurs secteurs, pour réduire l’influence de la Chine et de la Russie sur le continent. La position géographique du Maroc et ses relations étroites avec les pays africains lui permettent de jouer un rôle clé à cet égard, renforçant ainsi sa position de partenaire régional des États-Unis.

En matière d’économie et de développement, le Maroc s’est engagé à renforcer les alliances avec les États-Unis à travers la signature de divers accords économiques et commerciaux, tels que l’accord de libre-échange, entré en vigueur en 2006. En outre, la coopération dans le domaine de l’éducation et les échanges culturels entre les deux pays ont connu un développement important ces dernières années.

Pour Rama Yade, écrivant dans Atlantic Council, Le Maroc est devenu un pays incontournable pour les USA :

‘’ Il ne fait aucun doute que, quelle que soit la stratégie de Trump au Moyen-Orient, le Maroc jouera un rôle central. Mais sous le règne du roi Mohammed VI, le royaume s’est fixé un rôle futur bien au-delà du Moyen-Orient.

Au sud, le Maroc, qui a réintégré l’Union africaine en 2017, continue d’approfondir son empreinte africaine. La France, prenant acte du rôle du Maroc à travers le continent, a réfléchi à la manière dont elle pourrait s’appuyer sur le Maroc pour regagner le terrain perdu en Afrique, en particulier au Sahel ; Washington pourrait lui emboîter le pas. En novembre 2023, Mohammed VI a annoncé une nouvelle initiative visant à « permettre aux pays du Sahel [Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso] d’avoir accès à l’océan Atlantique » par le biais de projets de développement à grande échelle.

Ce plan comporte un ambitieux volet atlantique qui nécessitera sans aucun doute une coordination avec les États-Unis. Celle-ci peut se faire par le biais du Partenariat pour la coopération atlantique, lancé en septembre 2023, qui regroupe de nombreux pays africains, dont le Maroc et des pays sahéliens comme le Sénégal et le Nigéria. Il existe d’autres initiatives et défis sur lesquels les États-Unis et le Maroc peuvent collaborer, notamment la lutte contre le trafic de drogue qui déferle depuis l’Amérique du Sud et traverse le Sahel – et qui est de plus en plus lié aux mouvements terroristes qui sèment le chaos dans le Sahel depuis vingt ans. La façon dont l’administration Trump abordera ces projets atlantiques déterminera l’orientation de la relation des États-Unis avec le Maroc en raison du rôle central de Rabat dans ces initiatives.’’

Trump 2.0 et le Sahara marocain

Comme cela s’est produit lors de son premier mandat présidentiel, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait avoir un impact dans le conflit latent entre le Maroc et le Front Polisario indépendantiste du Sahara occidental, qui remonte à 1975. Depuis la fin du cessez-le-feu en 2020, les tensions sont montées dans la région, mais un accord négocié sous l’égide de l’ONU est toujours possible. Toutefois, il faudrait que les États-Unis et l’Union européenne exercent une pression efficace pour encourager le Maroc et le Polisario à faire des compromis.

Trump a déjà donné au Maroc une victoire majeure au cours de son premier mandat présidentiel en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en décembre 2020. Cette décision a débloqué la normalisation ultérieure des relations entre le royaume nord-africain et Israël. Il a également ouvert la voie à d’autres gains diplomatiques marocains, notamment de la part du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré que le « présent et l’avenir » du Sahara occidental relevaient de la souveraineté marocaine. Le président français a également encouragé l’investissement français dans le territoire, suivant l’exemple de l’Espagne qui a également stimulé l’investissement dans ce territoire dans le cadre de ses propres efforts pour améliorer les liens avec le Maroc.

Parallèlement, le Maroc bénéficie d’un soutien de plus en plus large pour sa proposition d’autonomie pour le Sahara occidental. Présentée en 2007, cette proposition envisageait la création d’une administration régionale locale – la région autonome sahraouie (RAS) – sous la souveraineté marocaine. Alors que la RAS aurait le pouvoir de créer ses propres lois et de réglementer les questions intérieures telles que l’infrastructure et la politique sociale, Rabat conserverait le contrôle des ressources naturelles du Sahara occidental, des relations étrangères, de la monnaie, ainsi que de la sécurité extérieure et intérieure. Le gouvernement marocain continue d’insister sur le fait que son plan d’autonomie est la seule solution qu’il acceptera pour le Sahara occidental. Il espère maintenant obtenir le sceau d’approbation international final lors d’une conférence internationale qui se tiendra aux Émirats arabes unis en avril.

Jusqu’à présent, le Maroc a repoussé les demandes d’élargissement de sa proposition de 2007 avant la reprise des négociations. Mais comme l’a déclaré l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, au Conseil de sécurité des Nations unies en octobre 2024, les pays ont le droit de comprendre ce qu’implique le plan d’autonomie qu’on leur demande de soutenir. Cela inclut par exemple des garanties pour assurer le respect des droits nationaux et de l’autonomie des Sahraouis.

Avec des questions croissantes sur l’avenir de la MINURSO, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental, et la menace de M. de Mistura de démissionner à moins d’un engagement diplomatique positif des parties, la fenêtre diplomatique actuelle pour un accord pourrait bientôt se refermer. Cela jouera en faveur du Maroc tout en laissant potentiellement le Polisario avec un chemin de plus en plus étroit vers la création d’un Etat. Comme l’a récemment reconnu un haut responsable du Polisario : « le temps ne joue pas en notre faveur ».

Laayoune, grande métropole du Sahara marocain

Ce que le Maroc attend des Etats-Unis

Les responsables marocains espèrent que le second mandat de M. Trump mettra fin à ce qu’ils considèrent comme une politique ambiguë à l’égard de leur pays sous l’administration Biden. L’administration Biden a tenté de trouver un équilibre entre les liens historiques entre les États-Unis et le Maroc et les intérêts communs en matière de sécurité, d’une part, et, d’autre part, la responsabilité transatlantique de Washington d’assurer la continuité du flux de gaz algérien vers l’Europe pour remplacer les approvisionnements énergétiques russes qui s’amenuisent. Cela signifie qu’il faut rester prudent entre la position officielle des États-Unis sur le Sahara occidental et les relations de Washington avec l’Algérie, qui s’oppose fermement à la revendication du Maroc sur la région et accueille le groupe séparatiste du Front Polisario sur son sol.

L’administration Biden est revenue sur la décision de l’administration Trump en 2020 d’ouvrir une représentation diplomatique complète au Sahara occidental, optant plutôt pour l’ouverture d’un consulat virtuel. Biden a également montré une réticence à l’égard de la proposition marocaine d’accueillir le deuxième Forum du Néguev entre Israël et ses partenaires arabes dans les territoires contestés du Sahara occidental. Le forum a été reporté à plusieurs reprises jusqu’à l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas, après quoi Rabat a complètement modifié son message public sur la normalisation.

L’approche de l’administration Biden, qui consiste à tenir le Maroc à l’écart, risque de prolonger le conflit du Sahara occidental, qui dure depuis cinquante ans, et de permettre à l’Iran de gagner en influence dans la région aux dépens du Maroc. Ainsi, la nouvelle administration devrait revigorer les liens sécuritaires et économiques entre les Etats-Unis et le Maroc afin de renforcer la sécurité au Sahara.

Le réalignement d’autres alliés des États-Unis derrière le Maroc, tels que l’Espagne, Israël et la France, réaffirme l’impératif de se tenir ensemble collectivement pour mettre fin à la possibilité d’un troisième front, en plus de l’Ukraine et du Moyen-Orient, avec les milices soutenues par la Russie et l’Iran en Afrique du Nord et au Sahel. Cela entraînerait des risques considérables d’escalade régionale, d’autant plus que l’Algérie poursuit son rapprochement avec l’Iran et ne cesse d’affirmer qu’il existe des parallèles entre les causes palestinienne et sahraouie, bien que les réalités historiques et anthropologiques disent le contraire. Certains experts déclarent même que le conflit du Sahara occidental est terminé, les deux anciens colonisateurs, l’Espagne et la France, ayant soutenu le plan d’autonomie avancée proposé par le Maroc (et que les États-Unis soutiennent également) comme le seul moyen sérieux de résoudre le différend.

La future administration Trump a une occasion historique de tourner la page une fois pour toutes sur ce conflit et de contrecarrer toute ambition d’expansion de l’« axe des agresseurs » en Afrique du Nord. Le scepticisme du nouveau président à l’égard des institutions supranationales pourrait apporter suffisamment de fermeté pour ouvrir la voie à l’adoption par l’Organisation des Nations Unies (ONU) d’une meilleure approche de ce conflit, en particulier après la proposition de l’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, de partitionner les territoires entre le Maroc et le Front Polisario – un plan qui rappelle l’approche coloniale des « lignes dans le sable » qui a conduit à ce conflit en premier lieu. Les Etats-Unis ont la possibilité d’opposer leur veto au renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), qui s’est avérée inefficace, ainsi que de faire pression sur les Nations Unies pour qu’elles changent leur politique générale à l’égard du conflit, puisqu’un référendum sur l’indépendance du Sahara Occidental n’est plus à l’ordre du jour.

Il est également dans l’intérêt des États-Unis d’inciter les pays de la région à se joindre à la France pour investir dans l’initiative atlantique du Maroc, qui vise à offrir aux pays enclavés du Sahel une mobilité et un accès commercial à l’océan Atlantique grâce au mégaprojet de port de Dakhla, d’une valeur de 1,2 milliard de dollars, afin de rendre la région plus intégrée sur le plan économique et moins sujette aux rivalités et aux conflits. Les opportunités économiques pour les entreprises américaines sont également immenses, étant donné l’accord de libre-échange de longue date entre le Maroc et les États-Unis et le dynamisme des industries automobile et aéronautique du pays, ainsi que les importants gisements de phosphate et de cobalt nécessaires à la production de masse de batteries au lithium.

De même, la nouvelle administration pourrait envisager de relancer la proposition du sénateur Dan Sullivan de transférer le siège de l’US Africa Command de Stuttgart, en Allemagne, au Maroc afin de dissuader toute tentative de déstabilisation et de renforcer le partenariat militaire initié par les exercices conjoints African Lion, qui se déroulent en partie au Sahara occidental. En outre, d’un point de vue militaire, l’histoire du Maroc avec les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et sa proximité géographique avec l’Afrique de l’Ouest, le Sahel en proie à des troubles et la Méditerranée offrent un meilleur positionnement géostratégique que d’autres candidats au transfert de l’US Africa Command, tels que le Kenya.

Maroc-USA : une alliance qui a résisté à l’épreuve du temps

Le roi Mohammed VI du Maroc a adressé un message de félicitations à Donald Trump le jour même de son élection, dans lequel il rappelle à ce dernier la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et la qualifie d’« acte inoubliable pour lequel le peuple marocain lui sera à jamais reconnaissant ». Selon le roi, les deux pays « partagent une alliance historique et un partenariat stratégique qui a résisté à l’épreuve du temps. » Cette relation est une « force motrice pour la paix, la sécurité et la prospérité au Moyen-Orient et en Afrique ». Face aux défis régionaux et mondiaux croissants, le roi Mohammed VI a promis que le Maroc resterait, « plus que jamais, un véritable ami et un allié loyal des États-Unis ». Le royaume pourrait également compter sur l’ouverture éventuelle du consulat américain à Dakhla, ainsi que sur un nouvel élan de Donald Trump pour consolider la position internationale sur la question du Sahara.

Durant le premier mandat de Trump, aucun haut responsable américain ne s’est même rendu en Algérie. Jeune Afrique suggère fortement qu’au cours de son second mandat, Trump favorisera probablement Rabat plutôt qu’Alger, d’autant plus que le sénateur républicain Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a déjà pointé du doigt l’Algérie en 2022, exhortant l’administration Biden à imposer des sanctions au pays. Rubio avait déjà pointé du doigt l’Algérie en 2022, exhortant l’administration Biden à imposer des sanctions au pays, et la simple mention de son nom tend à tendre les relations américano-algériennes.

Le 20 décembre 1777, Le Sultan Mohammed III (connu sous le nom de Sidi Mohammed Ben Abdellah) avait reconnu l’indépendance des USA et le Maroc avait conclu un traité d’amitié et de coopération avec cette nouvelle république ratifié par le Congrès le 18 juillet 1787 en octroyant aux navigants des colonies américaines le droit d’arrimage dans les ports de son royaume et en les protégeant des pirates en Méditerranée. Ce traité est toujours en vigueur aujourd’hui.

Mohammed III et George Washington

En 1789, le président George Washington a écrit des lettres au sultan pour lui demander de l’aide afin de permettre aux navires américains de naviguer dans les eaux voisines et le remercier de l’aide qu’il a apportée pour la libération des marins américains capturés à Tripoli.

Le 20 décembre 2020, les USA, sous Trump 1.0 ont reconnu officiellement la marocanité du Sahara. Aujourd’hui, sous Trump 2.0, les Marocains s’attendent à ce que les USA ferment définitivement le dossier du Sahara pour s’intéresser et encourager les initiatives marocaines en Afrique : l’Initiative atlantique et l’Initiative du pipeline Nigéria-Europe via Maroc (Nigeria-Morocco African Atlantic Gas Pipeline) et 16 autres pays africains sur l’Atlantique. Est-ce-que les Américains prendront-ils une telle décision, seul le temps nous le montrera.

Lire Aussi...

Le Polisario, organisation terroriste ?

La classification du Front Polisario en tant qu’organisation terroriste fait l’objet d’un débat et varie ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *