l’AMA rappelle le président de l’Afrique du Sud de traduire les ‘‘généraux algériens’’ devant la Cour pénale internationale (CPI)

Monsieur Matamela Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud,

Objet : rappel de notre demande de traduire les ‘‘généraux algériens’’ devant la Cour pénale internationale (CPI)

Monsieur Le Président,

Premièrement, nous tenons à vous exprimer nos félicitations pour votre réélection à la présidence de la République d’Afrique du Sud.

Deuxièmement, nous avons l’honneur de vous transmettre la copie de notre récente correspondance dirigée au Président du gouvernement espagnol, Monsieur Pedro Sanchez PEREZ-CASTEJON, à l’exemple de celle qu’on vous a envoyé le 25 mai dernier, en lui demandons, comme on vous l’a demandé, de traduire les « généraux algériens » devant la Cour pénale internationale (CPI).

En vous remerciant de votre attention, veuillez accepter, Monsieur le Président, nos salutations les plus cordiales.

 

Excellence Monsieur Pedro Sanchez PEREZ-CASTEJON,

Président du gouvernement espagnol,

Objet : Espagne, Palestine, Algérie et crimes contre l’humanité

Excellence Président Sanchez,

A l’occasion du 103ème anniversaire de la bataille d’Annoual [1], j’ai l’honneur d’attirer votre attention sur les crimes contre l’humanité actuellement commis en Palestine, en Algérie et par l’Espagne lors de la fameuse Guerre du Rif de 1921 à 1927 [2].

Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous tenons à saluer profondément votre courageuse initiative de rejoindre formellement, le 28 juin passé, la procédure judiciaire ouverte de la Cour internationale de Justice (CIJ) contre Israël pour génocide du peuple palestinien à la bande de Gaza, à la suite du procès intenté par l’Afrique du Sud, l’accusant de génocide et de crimes de guerre, le 26 janvier dernier. Ce qui a amené le procureur général de la CIJ, M. Karim Khan, à déclarer qu’il existait des motifs raisonnables de croire que les dirigeants israéliens et les hauts représentants du Hamas étaient pénalement responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis à Gaza, et à étudier la possibilité d’émettre des mandats d’arrêt contre eux.

A cet effet, et comme je l’ai exprimé au président sud-africain, M. Matarela Cyril Ramaphosa, le 25 mai de cette année [3], je vous dis que nous serions très heureux si vous preniez une initiative similaire contre les « généraux algériens » qu’ils continuent de violer les droits de l’homme, d’assassiner des opposants et d’appliquer une politique d’apartheid, réprimant en toute impunité les communautés « amazighes/berbères » d’Algérie pendant des décennies.

Si nous vous demandons de traduire les « généraux algériens » devant la CPI, ce n’est pas seulement parce qu’ils pratiquent le « terrorisme d’État », à travers la création du groupe terroriste, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et que nous venons de dénoncer, pour la énième fois, à travers notre récente correspondance envoyée à M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie et de l’Union Africaine [4], dans le but de déstabiliser les pays du Sahel, et de contribuer directement ou indirectement au génocide des Touaregs de l’Azawad, les « Hommes Bleus » du Grand Sahara. En ce sens, il faut saluer la récente décision des juges de la Cour pénale internationale qui ont émis un mandat d’arrêt contre l’un des principaux dirigeants djihadistes du Sahel, à savoir Iyad Ag Ghali, le 21 juin, accusé de nombreuses attaques contre le propres armées nationales et abus contre la population civile. Le chef d’AQMI, rebaptisé Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), n’agit pas seul, mais bénéficie du plein soutien des généraux algériens, notamment du général M’henna Djebbar [5]. La Cour pénale internationale devrait, normalement, étendre ses mandats d’arrêt non seulement à ce général criminel, qui est également directement responsable du meurtre ignoble des sept moines français de Tibhirine [5], mais à tous les généraux algériens pour les différents crimes commis contre leurs citoyens et leurs propres communautés autochtones « Amazighs/Berbères ». On cite le cas de la répression sanglante du « Printemps noir », où la gendarmerie algérienne a assassiné en toute impunité 127 jeunes de la région Kabylie en avril 2001, sans qu’aucun agent ne soit traduit devant la justice [6].

A partir de 2013 et le courant des années 2014 et 2015, c’était le tour des émeutes de la région de Mzab, peuplée par plus de 200 000 personnes de rite religieux ibadite. Ces Mozabites Amazighs menacés par la communauté qui se dit « Arabe » des Chaâmbas, qui se sont mis à brûler leurs commerces et maisons, se sont vus désemparés des autorités. Au lieu de les secourir, ces dernières se sont déchaînées contre ces victimes de mozabites dont les émeutes se sont accompagnées par la mort des jeunes, des destructions et des pillages [7], l’emprisonnement et la persécution de leurs leaders ainsi que la mort par la grève de faim de leur leader feu Dr. Kameleddine Fekhar, durant le « Hirak d’Algérie ». Un hirak qui s’est déclenché en février 2019, où des dizaines de milliers d’Algériens sont descendu spontanément dans les rues du pays pour protester contre la perspective d’un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika  et le retour des militaires aux casernes avec la subordination de l’armée au pouvoir des civils démocratiquement élus, et non pas une présidentielle largement falsifiée et rejetée, du 12 décembre 2019, portant au pouvoir Abdelmadjid Tebboune, en tant que marionnette des généraux, et qu’ils n’ont cessé d’emprisonner des démocrates, de museler la presse, et de poursuivre des militants des droits de l’homme et des mouvements politiques pacifistes, comme le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), qu’ils ont traités comme des mouvements terroristes [8], leur permettant de continuer à persécuter et à incarcérer les militants kabyles comme Belaid Abrika, le leader des Aarchs, Bouaziz Ait Chebib du MAK, …Et essayer d’assassiner en France le chaoui Hichem Aboud et le président du MAK Ferhat Mehenni…

Rappelons que ces généraux criminels, sont à l’origine de plusieurs assassinats politiques à travers la création de groupes terroristes, comme le GIA de Jamal Zitouni, et des massacres de populations durant la Décennie noire des années quatre-vingt-dix, où ils ont violé le processus électoral et ses résultats en faveur des islamistes du FIS, et où ils ont provoqué plus de 200 000 victimes et des dizaines de milliers de disparus ! Ils ont même osé assassiner un président, qui allait redresser l’Algérie, en l’occurrence Mohamed Boudiaf.

Monsieur Le Président,

Si nous vous demandons de les traduire devant le tribunal de La Haye c’est pour ne pas continuer à tolérer la continuité de ce système mafieux du pouvoir algérien dans sa folie meurtrière à l’encontre des populations autochtones africano-amazighes. Afin de vous expliquer ce qui se passe, en quelque sorte, en Algérie, c’est que les « officiers supérieurs », issus de l’armée coloniale française, sont atteints d’un profond complexe d’infériorité de colonisés. Comme l’avait déclaré le fameux psychiatre anticolonial Frantz Fanon, engagé avec la révolution algérienne, dans son immortelle étude « Peau noir masques blancs », c’est qu’en Algérie, nous le pourrons substituer facilement par « Peau Amazighe masques Arabes ». Fanon disait que : « tout peuple colonisé – c’est-à-dire tout peuple au sein duquel a pris naissance un complexe d’infériorité, du fait de la mise au tombeau de l’originalité culturelle locale – se situe vis-à-vis du langage de la nation civilisatrice, c’est-à-dire de la culture métropolitaine. Le colonisé se sera d’autant plus échappé de sa brousse qu’il aura fait siennes les valeurs culturelles de la métropole. Il sera d’autant plus blanc qu’il aura rejeté sa noirceur, sa brousse ». Ainsi se comportent les « généraux algériens » d’origine amazighe, en réprimant le plus possible leurs semblables, ils croient qu’ils vont plaire plus à leur supposé maître ou chef « Arabe », supposé venu du Proche-Orient ou d’Arabie ou ayant des origines maraboutiques.

N’oublions qu’au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, le président Ahmed Ben Bella déclare dans son discours du 5 octobre 1962 : « Nous sommes des Arabes, des Arabes, dix millions d’Arabes ». Il ajoute le 5 juillet 1963 que : « il n’y a d’avenir pour ce pays que dans l’arabisme », en considérant l’identité amazighe autochtone comme un germe de division menaçant l’unité nationale !

Tous les présidents algériens qui lui ont succédé, se sont entêtés à afficher et réaffirmer leur supposé « arabité », que ce soit Houari Boumediene, Chadli Benjedid, Liamine Zeroual, Aziz Bouteflika ou Abelmajid Tebboune, alors qu’en réalité, ils ne sont que des Amazighs arabisés, des Africains aliénés sur le plan identitaire !

Et ce n’est pas de tout un hasard que l’actuel chef des services secrets (DDSE), le général M’henna Djebbar, le chef de la gendarmerie, de la sécurité intérieure et le directeur du cabinet du Said Chengriha, M. Jouadi Mohand Arezki, sont tous des Amazighs Kabyles, qui se distinguent par leur impitoyable répression et la persécution de leurs propres compatriotes ! Il paraît, aussi, qu’il y aurait de fortes probabilités que le sanguinaire général kabyle Tewfik Médienne serait le commanditaire de l’assassinat de célèbre chanteur Lounès Matoub, le 25 juin 1998 [9], dans le but de provoquer le soulèvement des masses de la jeunesse kabyle, non pas pour faire face au danger des islamistes, sinon juste pour faire pression sur le supposé président « Arabe » Chadli Benjedid !

Cependant, si les généraux mafieux d’Algérie s’en prennent toujours aux Marocains en les désignant comme leurs pires ennemis, c’est en quelque sorte, ils les considèrent comme tous des « Amazighs », du fait que c’est le Maroc qui connaît la proportion la plus importante des populations autochtones conservant leur langue millénaire et africaine qu’est la langue amazighe, -et cela est dû au fait que le Maroc est le pays nordafricain qui dispose le plus de chaînes montagneuses (Rif, Moyen-Atlas, Haut-Atlas et Anti-Atlas), et qui se sont révélés de formidables remparts contre l’arabisation linguistique et idéologique! Et ce n’est pas un hasard que le président Aziz Bouteflika et sa ministre kabyle, à l’époque, Khalida Toumi Messaoudi ont emprisonné durant 38 heures à l’aéroport de Houari Boumediene plus d’une cinquantaine de militants amazighs marocains les empêchant d’assister à la cinquième assemblée générale de Congrès Mondial Amazigh tenu à Tizi-Ouzou le 29 octobre 2008 ! Et en plus, et en conséquence, ils n’arrêtent pas de bloquer toute union régionale des Etats d’Afrique du Nord, incluant le Maroc, comme nous venons de dénoncer par notre correspondance du 13 mars passé à l’Union Européenne [10].

Ces généraux, imprégnés profondément par les thèses obsolètes du « nationalisme panarabiste du baâthisme » de feu Jamal Abdenasser et des dictatures proche-orientales, ont toujours maintenu un projet : faire la guerre aux Marocains ! Et ils ont commencé par utiliser les armes que les Marocains ont réussi à leurs faire passer au sein des provinces de Nador et d’Oujda pour lutter contre le colonialisme français, mais qu’ils ont détournées, juste un an après leur indépendance, en provoquant la Guerre des Sables en 1963, ainsi que le renversement de leur président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ferhat Abbas, qui avait signé des accords avec feu le Roi Mohamed V pour le règlement des frontières et le retour des territoires que les colons français avaient amputés au Maroc ! Leur cuisante défaite à ladite Guerre des Sables, malgré l’aide des Egyptiens et des Russes, n’avait fait qu’exacerber, encore plus, leur haine envers leurs voisins Marocains, qui de passage, n’ont fait qu’offrir leur hospitalité, exprimer leur solidarité et dispensés des aides de toutes sortes durant les huit années de guerre de libération ! Une guerre maintenue par leur soutien à certains dirigeants socialistes de l’USFP pour renverser l’ordre monarchique durant les années 71 et 72, et continuée, après, par le soutien militaro-financier au groupe séparatiste du Polisario, qui aspire à installer une république « Arabe », la RASD, en terre « Amazigho-africaine » depuis 1976 ! Un fait inadmissible pour tous les Amazighs de Tamazgha, sachant que le Grand Sahara, allant du Sahara marocain jusqu’au Sahara libyen, constitue le berceau de la civilisation millénaire amazighe, ayant donné naissance à la civilisation Pharaonique et aux civilisations méditerranéennes [11]!

Sans oublier l’expulsion dramatique de plus de 45 000 familles, concernant plus au moins 400 000 citoyennes et citoyens marocains, en séparant de force les familles mixtes, le 8 décembre 1975, par le colonel Houari Boumediene, en mobilisant tous ses services de sécurité (l’armée, les services secrets, la police et la gendarmerie) et qui constitue, selon plusieurs ONG, un acte vraiment criminel relevant de la catégorie des crimes internationaux contre l’humanité.

Ceci, d’un côté. Et de l’autre côté, nous ne pouvons pas oublier que l’Espagne, elle aussi, avait commis un crime contre l’humanité au début du précédent millénaire, en raison de l’utilisation massive d’armes chimiques contre les populations civiles du nord du Maroc pendant la Guerre du Rif de 1921 à 1927 [12].

Dans la correspondance que nous avions déposée au siège du vôtre ministère des Affaires étrangères sur cette délicate question où on demande la reconnaissance de la responsabilité de l’État espagnol [13], le 11 novembre 2021 et rappelée le 6 février 2023, nous avons demandé directement à votre gouvernement progressiste d’intervenir pour une solution amiable à cette question de l’utilisation d’armes chimiques, interdites par le droit international, contre les populations civiles lors de la guerre de libération de Mohamed Abdelkrim El Khattabi.

En conclusion, nous vous demandons :

Premièrement, que vous déployez tous vos efforts pour déposer une plainte similaire contre les « généraux algériens » devant la Cour internationale de Justice (CPI) à La Haye pour tenter de libérer le peuple algérien (et Tamazgha/Afrique du Nord) de sa « mafia Arabiste », profondément imprégnée d’une politique « d’apartheid anti-amazighe ». Une plainte contre ces criminels généraux qui ont pris le pouvoir par les armes et le sang, instaurant le « terrorisme d’État » comme seul moyen de se perpétuer dans l’illégitime et l’antidémocratique pouvoir de l’Algérie voisine.

Deuxièmement, essayez d’agir avec votre autorité morale et politique pour que, une fois pour toutes, l’État espagnol reconnaisse officiellement ses responsabilités dans les dégâts et les blessures causés pendant la Guerre du Rif.

En vous remerciant de votre attention, veuillez accepter, Monsieur le Président, nos salutations les plus cordiales.

Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA)

Notes:

[1]- https://www.rtve.es/play/videos/informe-semanal/100-anos-annual-donde-espana-retorcio-su-historia/6046999/

[2]- https://www.eldebate.com/historia/20240720/vea-nuevo-documental-sobre-corresponsales-guerra-rif_213387.html

[3]- https://www.atalayar.com/en/opinion/rachid-raha/amazighs-call-on-south-african-president-to-take-algerian-generals-to-icc/20240601192913201058.html

[4]- https://rachidraha.com/podria-la-union-africana-poner-fin-al-genocidio-en-contra-de-los-tuaregs/

[5]- https://www.atalayar.com/articulo/politica/argelia-francia-sacrifica-monjes-tibhirine-altar-amistad-turbulenta/20230831091855190198.html

[6]- https://fr.scribd.com/document/45465018/Liste-Des-Martyrs-Du-Printemps-Noir

[7]- https://amamazigh.org/2015/11/rapport-sur-la-situation-dramatique-des-amazighs-berberes-du-mzab-en-algerie/

[8]- https://amadalamazigh.press.ma/fr/wp-content/uploads/2024/01/BON-Rapport-Riposte-VF.pdf

[9]- https://www.jeuneafrique.com/1456240/politique/en-algerie-matoub-lounes-ou-limpossible-enquete/#:~:text=Ce%20jeudi%2025%20juin%201998,arm%C3%A9s%20arrosent%20la%20Mercedes%20noire.

[10]- https://rachidraha.com/como-argelia-intenta-desestabilizar-a-a-la-union-europea/

[11]-  https://www.amadalamazigh.press.ma/pdf/Imazighen.pdf (paginas 15 al 19)

[12]-  https://amadalamazigh.press.ma/pdf/Dossier%20de%20Presse%20-%20Guerre%20Chimiques%20contre%20le%20rif2.pdf

[13]-  https://elfarodemelilla.es/representantes-rif-piden-espana-reparaciones-guerra-africa/#goog_rewarded

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