Le mythe dans le roman rifain Ussan Indryen Sadu Lalla Turtut de Moustafa KADAOUI

Écrit par: Mohammed FARISI

Dans la littérature mondiale, il existe plusieurs mythes. Ces derniers sont utilisés dans le tissage des produites littéraires. La littérature amazighe comme toute autre littérature, est basé sur des mythes inspirés de sa tradition et de sa culture, à titre d’exemple le roman Ussan Indryen Sadu Lalla Turtut de Moustafa KADAOUI, dont on retrouve le mythe de Lalla Turtut ou bien lady mûrier.

Le penseur Claude Lévi-Strauss, définit le mythe comme une histoire qui cherche par le conte à la fois l’origine des choses des mondes, de présent et l’avenir, et qui cherche au même temps simultanément à traiter des problèmes qui nous apparut êtres aujourd’hui à la lumière de notre pensée scientifique. Et le mythe trouvé une réponse unique à des problèmes différents.

Les Berbères avaient leurs propres divinités, mais comme ils ont toujours en contact avec les autres peuples méditerranéens, ils ont aussi connu des influences des croyances Égyptiennes, Grecques, Phéniciennes, Romaines. Ils ont aussi exercé leur influence sur ces croyances. N’oublions pas que la terre berbère est associée depuis la plus haute antiquité à la Grèce, puisque Platon y situe l’Atlantide. C’est là que le titan Atlas fut condamné à porter la charge du monde, que c’est là qu’Hercule vainquit le géant Antée, etc.

C’est aussi là que selon les Grecs, est né Athéna la fille de Zeus, sur les rives du fleuve Triton.

Nombreux sont les auteurs grecs de l’antiquité qui ont évoqué ne serait-ce que dans une ligne, cette partie occidentale de ce qu’ils appelaient alors la Libye.

Le mythe Amazighe constitue en générale une partie important de mythe du Nord d’Afrique.

Ce mythe rifain avait également influencé par la culture des différents peuples en contact.

Dans ce qui suit nous allons mettre en lumière le mythe pris en compte par M.KADAOUI (Lalla turtut, lady mûrier) dans son roman (ussan indryen sa due lalla turtut).

Le mythe de lady mûrier, constitue une image de résistance armée rifaine, dans les années de colonisation du Maroc. M.KADAOUI a produit une approche entre la vérité (la défaite de la résistance armée), et le mythe (le sang coule du tronc de l’arbre ‘mûrier’).

Le mythe de lady mûrier, suppose que : avant d’arrivé à la ville de (Melilla), il y avait un sanctuaire (amrabeḍ), qui s’appelait (Sidiwayac), cet endroit s’appelle (aṛṛewweḍet).

Dans ce même endroit il y avait un arbre ‘mûrier’. Les combattants rifains se rassemblaient autour de celui-ci alors qu’ils se préparaient à attaquer le colonisateur espagnol.

Cependant, le colonisateur s’était mis en colère, et il avait ordonné el makhzen marocain de détruire et faire disparaitre cet endroit, en tuant la résistance et en déracinant l’arbre. A ce moment selon le mythe, le sang coulait de l’arbre comme un homme. Avec le temps la place de cet arbre devient un lieu saint.

Cet arbre est présenté dans le roman sous forme d’une unité principale mouvemente à côté du personnage du roman (yeṭṭu).
Nous lisons :

…, Ar mani d ijj n wass tus d ɣari tebbissem. Tenna ayi : (M.KADAOUI, 2017, P.21)
– yeṭṭu, tessned min d as inna refqit meεnan i baba tameddit a iεdun, rami d yusa ɣarneɣ ad immunsu.
– Min d as inna ?
– Inna as belli kur twara xef tmeddit ittesla anixses ɣar tewwurt n tmezyida, sadu lalla turtut tamṛabeḍet.Rami itteffeɣ ad ixzar, war ittif walu. Isseqsa t baba zi melmi manaya. Inna as zi tmeddit nni rami nɣin amṛabeḍ Ameqqran. Issenhez baba azellif nnes, inna as iqqim as d uɣimi tuɣa itegg sadu nnes rami tuɣa d ittas ɣar dcar…

Nous lisons encore :

…, Arriɣ d tiraret tuɣa dayes nttirar, tixxamin, ḥenniriru, ageεεed tuɣa nettgeεεed aked refruε nnes,iqurraε zi tuɣa neccat timeḥtac. Xaṛṛṣeɣ di mana uyenni, ufiɣ tuɣa temsarent aneɣ ca n tmesrayin rami tuɣa dayes nttirar, rexxu waha i tent remseɣ. Di ca n twaratin tuɣa amen ntetteyluyul aked refruε nnes, tegg zzayneɣ ca n ddeg n unhezzi ifsus axmi d aneɣ tegg ḥardayensi. Tuɣa rami ɣa neswiẓẓeḍ ɣar ca n rfaε yuεra, ɣar ad t nḥada, ihekka d ɣarneɣ nnit.Rami dayneɣ d teccat tfuct ɣar tḍeggat, tarra d afar nnes, ttegg xafneɣ tili, aṭṭas zi manaya… (M.KADAOUI, 2017, P.21)

L’émergence du mythe rifain (lady mûrier), dans un contexte de colonisation, a donné une valeur positive au peuple rifain, comme la patience, la résistance et la solidarité. Pour bien comprendre de ce mythe, nous allons dériver la relation entre le signe et le signifiant comme suit :

Le mythe (lady mûrier) :

Le signe : L’image mentale est : Est un arbre déférent, sacré, offre la cure et les miracles pour les gens.

La signification : L’arbre en tant qu’élément de la nature rejette le colonialisme, Supports de résistance rifaine, Elle aime la paix, et la tolérance, Le sang a été versé d’eux quand ils ont été déracinés que les résistances sont mortes.

La relation entre le signe et la signification dans ce mythe c’était la volonté de l’homme d’être libre de toute colonisation, et soutenu par la nature (Lalla turtut ; lady mûrier). Le message relevant ainsi de cette relation, était le caractère sacré de l’homme. Surtout que le roman du KADAOUI, constitue une image d’une société dans un contexte colonial, ainsi qu’une image de conflit de femme rifain (Yeṭṭu) avec lui-même pour la liberté et la vie.

En général, on peut dire que le mythe dans les cultures mondiales constitue une preuve pour des événements historiques réels, mais parfois les mythes sont juste une vue imaginée, À cause de l’absence d’une analyse scientifique des choses. Dans notre cas, le peuple rifain a vécu dans la période coloniale une vie dure, ils avaient donc produit ce mythe, parce qu’il ne pouvait pas expliquer le phénomène de colonisation, et cela peut être vrai comme il peut être faux. De toute façon le mythe reste une image d’un peuple essayant de réfléchir comment comprendre le monde et les choses.

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