Les associations amazighes de la diaspora soutiennent la manifestation d’Akal de Casablanca

Communiqué contre la spoliation des terres et les agressions commises contre les populations amazighs au Maroc
La crise que connaît la paysannerie dans le sud du Maroc (Haut-Atlas, Anti-Atlas et Sud-Est) par les effets des sécheresses et de l’immigration est aujourd’hui accentuée par une politique publique préjudiciable à l’écosystème et aux populations.

Des centaines d’hectares sont rendus inexploitables par les activités minières ou cédés à l’usage de plaisance aux plus offrants. Pour évacuer les populations et dégager davantage de terrains disponibles, l’Etat introduit sauvagement des hordes de sangliers et exproprie les villageois aux noms du «bornage du domaine forestier». Par cette entreprise les services de l’Etat, aux noms de législations qui datent de l’époque du protectorat pour certaines, font abstraction des activités agraires et de l’exploitation ancestrale de ces territoires par les communautés villageoises locales.
A cette politique arbitraire s’ajoutent les ravages incessants de troupeaux de chameaux et de caprins des pasteurs nomades qui détruisent les cultures et saccagent la faune et la flore. Pour intimider les populations locales, leurs propriétaires ou leurs gardiens utilisent des méthodes violentes, voir terroristes ; les villageois rapportent des actes de torture et d’enlèvement de citoyens désarmés. Face à ces agissements, les autorités observent une neutralité bienveillante vis-à-vis des agresseurs. Il parait même qu’elles comptent installer des espaces de pâturage réservés à leurs troupeaux sur des terres spoliées aux villageois dans l’Anti-Atlas.

Cette pratique du makhzen s’intègre dans un processus global de spoliation des populations Amazighes de leurs terres à travers tout le pays.
Cette situation ne peut plus durer. Les populations du grand sud marocain, au même titre que leurs concitoyens dans d’autres régions du MAROC, sont déterminées à se défendre et à se faire entendre par le pouvoir. Une première manifestation a eu lieu devant le parlement et s’est soldée par une réunion avec le premier ministre. La rencontre a débouché sur de vagues promesses et l’engagement d’organiser des discussions avec les ministres de l’intérieur et de l’agriculture impliqués dans le sujet.

Face à la passivité de l’Etat et au refus de prendre au sérieux leurs revendications, les populations du grand sud Marocain ont décidé de descendre à nouveau dans la rue à Casablanca. Les comités d’organisation, constitués dans les différentes régions, promettent une grande manifestation pour enfin faire entendre la voix des oubliés du Maroc rural.

Nous, associations, déjà engagées sur le terrain de la solidarité avec les populations AMAZIGHES dans toutes les régions du MAROC pour disposer et jouir des fruits des terres de leurs ancêtres (actions soutenues par les ONG locales et internationales en présence des experts et personnalités crédibles dans le domaine), dénoncerons ces injustices. Fidèles à nos engagements, nous exprimons notre solidarité avec la lutte de ces populations spoliées de leurs terres.

Aussi, nous :
– Contestons les pratiques de spoliation des terres privées et collectives de la population par l’Etat marocain.
– Apportons notre soutien total et inconditionnel à la manifestation du 25 novembre 2018 à Casablanca et soulignons, avec fierté, le haut degré de maturité et de sagesse de ce mouvement pacifique.
– Demandons à l’Etat marocain de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser sans délais toutes les violences commises par les pasteurs nomades sur des villageois désarmés et pacifiques.
– Demandons la satisfaction des revendications légitimes des populations, en particulier leurs droits de vivre dignement sur leurs terres.
– Demandons l’abolition totale des décrets coloniaux et que les terres spoliées par des lois issues de ces dahirs soient restituées à leurs propriétaires légitimes, individuellement et collectivement,
– invitons l’ensemble des organisations impliquées dans la défense des droits humains à exprimer leur soutien.

A Lille/France, le 21 novembre 2018 :
– Association Assemblée Mondiale Amazighe (Orléans)
– Association Franco-berbère (Mulhouse)
– Association Corso-berbère (Bastia)
– Association Tamaynut France (Clichy)
– Association TIDI (Drancy)
– Association Tiwizi59 (Lille)
– Association Watani (Tourcoing)
La liste est ouverte aux autres associations.

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