L’establishment algérien passe à la vitesse supérieure dans sa haine viscérale à l’encontre du Maroc

Par: Dr Mohamed Chtatou

Depuis la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats Unis d’Amérique, l’Algérie officielle ne sait pas à quel saint se vouer vu que toute sa politique et sa diplomatie du temps sa défaite dans la Guerre des Sables de 1963 est orientée à contrer le Maroc dans son développement. Dans le passé elle en avait les moyens financiers et ainsi elle avait créé, en toute pièce, une entité fantoche appelée le Polisario et avec des milliards de dollars elle avait acheté des nombreux pays pour soutenir sa cause au point à le faire entrer dans l’Union africaine en tant que pays membre.

Chourouk TV surnommée “Chourour TV“ véhicule médiatique algérien de l’injure

Haine viscérale des militaires

Mais aujourd’hui le vent a tourné, les puits de pétrole ont tari et avec eux la manne financière dont bénéficiait la gérontocratie militaire pour remplir ses comptes suisses, acheter l’allégeance des pays pauvres et brandir l’épouvantail nommé Polisario à la face du monde pour dire à haute voix : miroir ô miroir je suis un pays grand, je suis un pays beau, admirez-moi, aimez-moi…

Le peuple algérien désabusé par des présidents sans pouvoir et des galonnés sans vergogne sont descendus de la rue le 22 février 2019 sous le nom de Hirak, surnommé par la presse internationale “La Révolution du Sourire“, pour demander l’instauration d’un état civil et le retour des militaires dans leurs casernes.

Voyant son grand dessein d’hégémonie régionale vouée à un échec cuisant tant sur le front interne que le front externe, pour justifier son impotence, et pour rester au pouvoir, les militaires ont réinventé l’ennemi externe dans l’image du Maroc qui a eu le culot d’amener “l’entité sioniste“ à ses frontières pour une éventuelle attaque de l’Algérie pan-arabiste et anti-impérialiste : bref, un langage de l’ère Brejnev qui n’a plus cours même dans la Russie d’aujourd’hui.

Ainsi dans sa bassesse, la junte militaire s’est attaquée d’abord au Maroc en tant que pays par le biais du porte-voix des services de renseignements « Maghreb Online » qui a pondu un article dégoulinant de haine, écrit dans les égouts du Palais al-Mouradia intitulé: «Maroc: Le royaume des narcotrafiquants» le 30 janvier 2021:

“Cette économie illicite, cultivée sur 50 000 hectares, représente une rente de plus pour le Makhzen. La plus grande production se fait dans la région du Rif. Le maintien et même le développement de la culture du cannabis dans le Rif n’ont pu se faire que grâce à l’accord tacite du Makhzen et de ses relais locaux. Dans cette région, le cannabis n’a jamais été un tabou pour les partis politiques. Au contraire, il figure parmi leurs principales préoccupations électorales, notamment du PAM (Parti authenticité et modernité) et du parti Istiqlal, le «plus vieux parti marocain» conservateur. “

Vu que le contenu venimeux de ce papier de choux n’a pas eu d’effet, les galonnés en fait appel à un autre de leurs supports médiatiques obséquieux, Chourouk TV, une lucarne sans lendemain qui s’est, cette fois-ci, attaquée à la personne du Roi du Maroc. La réaction du peuple marocain était foudroyante, le Roi est une ligne rouge et cela montre que les militaires algériens non seulement sont déboussolés par les évènements récents mais n’ont jamais porté le peuple marocain dans leur cœur et que leur “Maghreb des peuples“ de l’ère Boumediene n’est, en fin de compte, qu’un miroir aux alouettes et une leurre ou tromperie qui finira par discréditer ces propres créateurs.

L’Algérie d’aujourd’hui est certes grande par son peuple frère noble et généreux qui a toujours porté le Maroc dans son cœur mais son establishment est indéniablement mesquin et revanchard qui au lieu de s’occuper de résoudre les multiples problèmes auquel fait face son digne peuple : chômage des jeunes, pénurie des articles de grande consommation, clientélisme, corruption, bureaucratie, etc. fait, par contre, usage de ses moyens financiers et humains pour mettre les bâtons dans les roues de son voisin.

Dans un monde idéal le Maroc et l’Algérie, qui forment l’ossature du Grand Maghreb, auraient pu être le moteur du développement de l’Afrique tant sur le plan humain que sur le plan économique et devenir un exemple à suivre pour le reste du monde. Malheureusement, aujourd’hui les militaires au pouvoir ne pensent qu’acheter la quincaillerie militaire russe pour pouvoir monter sur le podium du pays le plus armé d’Afrique alors que leur peuple, meurtri par le manque, fait la queue pour une brique de lait et la majorité des denrées alimentaires de première nécessité.

L’Algérie des militaires, qui comme tout pays qui se respecte a besoin du reste du monde pour se développer et aller de l’avant, refuse d’ouvrir son économie, surtout que maintenant le prix du pétrole est très bas et ses rentrées en argent se raréfient. Elle ne veut pas des solutions de la Banque mondiale pour apparemment “ne pas perdre son indépendance“, un argument, encore une fois de l’ère Brejnévienne.  Elle préfère voir son peuple souffrir de manque de tout, sa jeunesse (les Harragas) se noyer dans les eaux de la Méditerranée, pour sauver sont estime de soi et son sentiment de grandeur : ce que les Algériens appellent communément nif. Mais ce comportement est indéniablement un mauvais nif.

Du même coup l’Algérie ne veut pas s’ouvrir sur le Maroc de peur que l’équivalent de 3 millions d’Algériens ne viennent passer leurs vacances au Maroc et dépenser 2 milliards de dollars annuellement comme touristes. Pire, ces visiteurs vont retourner en Algérie et vont se mettre à vanter le modèle économique marocain, un pays qui n’a jamais eu de pétrole mais qui est une économie émergente à souhait. Les frontières terrestres sont restées fermées depuis 1994. D’après certains économistes algériens ce n’est pas le tourisme qui fait peur à l’armée mais le rachat des sociétés économiques algériennes par les sociétés marocaines, vu leur grande expérience économique et leur success story surtout dans les métiers de banque et d’assurance.

Il faut dire que Boumediene est mort depuis belle lurette mais sa haine pour le Maroc voisin coule toujours dans les veines des galonnés algériens comme l’a bien dit Hassan Alaoui dans un article publié dans le journal Maroc diplomatique en date du 14 février 2021 :

“De plus en plus, le régime militaire algérien semble plonger dans une médiocrité rampante, digne d’une sentine. Les tares congénitales d’un boumediènisme acrimonieux contre feu Hassan II et ses succès restant vives, voilà que ses héritiers, la bassesse chevillée au corps, nous ramènent dans le cloaque.

Il ne faut pas chercher loin, ni accorder un tant soit peu de crédit à cette immense campagne antimarocaine du pouvoir algérien et de son armée de folliculaires, mobilisés, lâchés comme des bêtes de somme sur le Maroc et ses institutions, ses sicaires camouflés qui, toutes affaires cessantes, se couvrent du ridicule, confondent information et propagande, et pour nous la plus piteuse image de leur pays, la plus éhontée de leur presse. “

Kherrata, ville considéré comme le berceau du mouvement, a à nouveau été le théâtre d’une grande marche pour « l’An II » du Hirak. – AFP

L’Algérie envieuse des succès du Maroc en Afrique

Le roi Mohammed VI a passé une grande partie de l’année 2016 à voyager à travers le continent pour obtenir un soutien à la candidature du Maroc pour rejoindre l’Union africaine, en proposant des investissements étrangers et des accords commerciaux importants à travers le continent. En 2016, il s’est rendu dans plusieurs pays africains, dont le Nigeria, la Tanzanie, l’Éthiopie, le Rwanda et Madagascar. Lors du vote de janvier 2017, trente-neuf pays ont soutenu la réadmission du Maroc dans l’Union africaine et neuf ont voté contre. Selon les rapports d’Associated Press, les deux principaux candidats menant la campagne contre la réadmission du Maroc étaient probablement l’Algérie et l’Afrique du Sud.

En février 2017, lors d’un deuxième tour de visites dans des pays principalement d’Afrique occidentale, le roi s’est rendu au Mali, au Ghana, en Guinée, en Côte d’Ivoire et en Zambie. Ce voyage a abouti à la conclusion de cinquante accords bilatéraux avec des pays africains et à l’admission éventuelle du Maroc dans le bloc de la CEDEAO. Selon l’OCP Policy Center, le Maroc est actuellement le deuxième plus grand investisseur africain sur le continent, après l’Afrique du Sud, et ses investissements ont bondi de soixante-six pour cent au cours de la période 2008-2013 à quatre-vingt-cinq pour cent aujourd’hui.

La migration subsaharienne vers le Maroc et l’Algérie représente une autre dimension de cette question. Le Maroc a lancé un ambitieux programme de régularisation qui a permis d’accorder des permis de séjour à une grande majorité de migrants sans papiers et de réfugiés qui en ont fait la demande. Le programme a eu lieu en 2014, une procédure d’appel limitée a eu lieu en 2015, et un autre processus de régularisation a été annoncé récemment. Selon la Banque mondiale, plus de 25 000 personnes ont reçu des permis de séjour d’un an de 116 pays différents dans le cadre du processus de régularisation de 2014. Toutes les femmes et tous les enfants qui ont fait une demande ont été acceptés, et le taux d’acceptation global était de plus de soixante-cinq pour cent. Cette population provenait principalement du Sénégal (vingt-cinq pour cent), de la Syrie (vingt pour cent) et du Nigeria (neuf pour cent).

Le deuxième cycle de régularisation a été annoncé au moment où le Maroc a commencé à faire des ouvertures pour rejoindre le bloc de la CEDEAO. Bien que le programme de régularisation ait été un aspect majeur de la réforme de la migration et de l’asile annoncée par le roi en 2013, cela reflète une composante importante du changement de politique étrangère du Maroc vers l’Afrique. Il a contribué à ouvrir la porte à des conversations sur la réintégration dans l’Union africaine, la coopération économique et la libre circulation des personnes entre le Maroc et les pays d’Afrique de l’Ouest.

Le Maroc est également un leader régional dans ce que l’on a appelé la « diplomatie religieuse« . L’Institut Mohammed VI pour la Formation des Imams, Morchidines et des Morchidates est un institut clé qui forme des imams africains et européens afin de promouvoir ce qu’on appelle la wasatiyya ou « l’Islam modéré« . Ces initiatives reflètent le désir du Maroc d’être un acteur régional clé dans la lutte contre l’extrémisme radical et l’exportation d’une forme d’islam plus modérée, enracinée dans les traditions soufies du pays. Selon la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains, le statut du Roi Mohammed VI en tant que Commandeur des Croyants, Amîr al-Mou’minîn, est vénéré dans toute l’Afrique. En bref, cette diplomatie spirituelle est une autre facette du glissement de pouvoir doux du Maroc vers le continent africain.

L’Algérie irritée

L’ascension du Maroc sur le continent pourrait être qualifiée de presque traumatisante pour l’Algérie, dont l’influence a considérablement diminué. Au cours des premières décennies qui ont suivi l’indépendance en 1962, l’Algérie jouissait d’un grand prestige dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne en raison de son soutien militaire, logistique et financier aux mouvements anticoloniaux. Une coopération étroite au développement avec les nouveaux États africains indépendants et un engagement important dans le Mouvement des pays non alignés ont également renforcé la position de l’Algérie sur le continent.

Depuis sa guerre civile dans les années 1990, qui a coïncidé avec la fin de l’ordre de la guerre froide, Alger n’a pas réussi à retrouver sa grandeur perdue et sa politique de « profondeur stratégique » en Afrique. Le domaine de la sécurité représente une exception partielle. Ici, l’Algérie joue un rôle important au sein des institutions de l’UA et Alger s’est également engagée en tant que médiateur dans les conflits africains avec un certain succès. Les initiatives économiques du président Abdelaziz Bouteflika entre 1999 et 2019 – telles qu’une ambitieuse conférence sur l’investissement à Alger à la fin de 2016 – ont eu moins de succès. Bien que l’Algérie ait été un membre fondateur de l’agence de développement de l’UA, le NEPAD (aujourd’hui AUDA), son engagement est resté modeste, malgré le fait qu’elle disposait de ressources matérielles considérables jusqu’à il y a quelques années.

À partir de 2013, l’engagement de l’Algérie en Afrique a été entravé par les graves problèmes de santé de M. Bouteflika, qui a mis fin à sa diplomatie itinérante. Pourtant, même avant cela, le président algérien avait montré un intérêt décroissant pour l’Afrique, alors qu’il avait appartenu, il y a plusieurs décennies, aux architectes de la politique étrangère initiale de l’Algérie et de son soutien aux mouvements anticoloniaux.

Son successeur Abdelmadjid Tebboune, en fonction depuis décembre 2019, a annoncé le « retour de l’Algérie en Afrique » lors de son premier sommet de l’UA en février 2020. Si ce retour est probablement motivé par la volonté de ne pas laisser le champ libre au Maroc, les défis de sécurité extérieure conduisent également Alger à se tourner vers le sud : instabilité au Mali, chaos en Libye, pression migratoire à ses frontières sud, présence militaire européenne et américaine au Sahel. Ce dernier Alger observe avec suspicion.

Cependant, une stratégie africaine profilée comparable à celle du Maroc n’est pas observable actuellement. Et les perspectives d’émergence d’une telle stratégie ne sont pas particulièrement bonnes. Les décideurs algériens sont préoccupés par d’importants défis internes et économiques – pour lesquels ils n’ont jusqu’à présent pas été en mesure de présenter des stratégies.

Accueil chaleureux pour Mohammed VI en Afrique

Une concurrence économique inégale

Le secteur où l’Algérie et la Tunisie ont le plus de retard à rattraper est l’économie. Casablanca est, en volume, le plus grand centre financier du continent et le Maroc est en tête pour le commerce et les investissements avec l’Afrique subsaharienne.

Entre 2005 et 2019, les exportations marocaines ont quadruplé et celles de la Tunisie ont plus que doublé. Les deux pays ont d’importants excédents commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. En revanche, l’Algérie importe beaucoup plus de l’Afrique subsaharienne qu’elle n’y exporte. Son volume d’exportation augmente toutefois sensiblement depuis quelques années et ses importations en provenance d’Afrique australe ont grimpé en flèche. Cela indique des relations commerciales croissantes avec certaines économies subsahariennes.

La zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2019, comprend les trois États du Maghreb. Elle est conçue pour entrer en vigueur progressivement et ne devrait pas, dans un premier temps, modifier le déséquilibre à l’égard du Maroc. La Tunisie et l’Algérie n’ont pas (encore) de stratégie économique pour l’Afrique subsaharienne. Les contrôles des changes et l’absence de conventions de double imposition constituent d’autres obstacles. L’Algérie souffre également d’un manque de diversification dans son secteur d’exportation et de services non compétitifs ; il reste à voir si les idées du gouvernement, comme l’offre de services de son secteur de la construction publique aux États d’Afrique subsaharienne, seront mises en œuvre et trouveront une demande. La Tunisie, pour sa part, a entrepris des premières mesures concrètes, telles que l’ouverture de deux nouvelles ambassades et de quatre bureaux commerciaux en Afrique.

L’Algérie et la Tunisie ont toutes deux reconnu que la réussite économique du Maroc en Afrique subsaharienne a été stimulée par une politique de connectivité tournée vers l’avenir. En réponse, la Tunisie a établi de nouvelles routes aériennes vers l’Afrique subsaharienne et l’Algérie a ouvert un passage frontalier vers la Mauritanie. Alger a salué ce dernier point comme un pas vers l’intensification de la coopération avec l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble. En 2020, l’Algérie a également achevé son tronçon de l’autoroute transsaharienne, qui devrait à terme atteindre le Nigeria ; la Tunisie est également connectée. La question de savoir si cette route – si son tronçon sahélien est un jour achevé – peut devenir une grande artère de transport dépendra de manière cruciale de la stabilité et de la sécurité dans la région du Sahel/Sahara.

Les liaisons de transport du Maroc vers l’Afrique subsaharienne resteront probablement inégalées à long terme, ne serait-ce qu’en raison de la situation géographique du pays. Casablanca est de loin le plus grand hub aérien du Maghreb et Tanger Med s’est imposé comme le plus grand port d’Afrique en termes de volumes de transport par conteneurs, profitant de sa situation au point de rencontre entre l’Atlantique et la Méditerranée. Les routes maritimes de l’Algérie vers l’Afrique subsaharienne sont longues, et celles de la Tunisie encore plus longues. La Tunisie souffre d’un inconvénient supplémentaire dans la mesure où toutes ses routes terrestres passent par le territoire libyen ou algérien, ce qui rend les exportations soit dangereuses, soit dépendantes de la coopération algérienne. Pour la capacité d’exportation de la Tunisie vers le sud, il sera vital de développer le transport aérien – et ses ports, malgré les routes maritimes relativement longues. Des rivalités existent également en ce qui concerne les infrastructures énergétiques. Le projet d’un gazoduc transsaharien entre le Nigeria et l’Algérie existe depuis des décennies. Un accord pour un gazoduc du Nigeria vers l’Espagne via le Maroc, signé en 2016, semble avoir de meilleures perspectives de réalisation.

L’avancement de ces projets d’infrastructure dépend notamment du soutien des États non africains. La Chine est particulièrement en vue et envisage visiblement une coopération trilatérale avec l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. En tant que telle, elle influence la concurrence du Maghreb pour le rôle de « porte de l’Afrique ». Jusqu’à présent, l’Algérie a été le « partenaire stratégique global » de Pékin au Maghreb. Mais plus récemment, la Chine s’est tournée de plus en plus vers le Maroc, par exemple comme base de fabrication et d’exportation d’automobiles pour l’Afrique dans son ensemble. La Russie, en tant que partenaire traditionnel de l’Algérie, manifeste également son intérêt pour le Maroc dans le cadre d’une coopération trilatérale avec l’Afrique subsaharienne.

Le peuple algérien veut un état civil de justice et non militaire de rente

Gagner des cœurs et des esprits

Les tentatives tunisiennes et algériennes de suivre le Maroc dans le domaine du « soft power » sont encore modestes, comme en témoigne leur communication externe. L’Algérie n’a pas été en mesure de capitaliser fortement sur l’allègement de la dette de quatorze États africains entre 2013 et 2018, soit – selon les annonces algériennes – environ trois milliards de dollars US. En revanche, Rabat a réussi à donner une visibilité internationale à ses livraisons d’équipements de protection « made in Maroc » à l’Afrique subsaharienne lors de la première vague de la pandémie de Covid-19.

Sur le fond comme sur la forme, la stratégie subsaharienne du Maroc poursuit également une approche nettement plus sophistiquée. Tout d’abord, beaucoup plus de recherches sur l’Afrique sont menées au Maroc. Le roi Hassan II a fondé un Institut des Etudes Africaines en 1987; depuis lors, un nombre croissant de groupes de réflexion marocains ont vu le jour et travaillent sur l’Afrique subsaharienne et le rôle du Maroc dans cette région.

Cette stratégie se traduit également par des politiques concrètes. En matière de politique de développement, par exemple, Rabat a une approche Sud-Sud bien établie qui englobe l’aide au développement classique comme les projets d’eau. L’Algérie tente de rattraper son retard : au printemps 2020, le président Tebboune a annoncé la création d’une agence de développement pour l’Afrique. L’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT) couvre actuellement l’Afrique avec un seul bureau en Mauritanie, mais elle fait de plus en plus appel au soutien extérieur pour ses activités africaines, par exemple de la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) allemande et de l’Agence turque de coopération et de coordination (TİKA).

La politique marocaine en matière d’éducation est également inégalée. En 2019, il a accueilli plus de 17 000 étudiants d’Afrique subsaharienne, dont environ la moitié ont reçu des bourses marocaines. L’Algérie a ouvert un institut de l’Université panafricaine (UPA) en 2014 avec le soutien de l’Allemagne, bien que son nombre d’étudiants soit relativement faible. On ne dispose pas de chiffres complets sur les étudiants africains dans le pays. En Tunisie, le nombre d’étudiants originaires de pays africains a presque diminué de moitié, passant de 12 000 (2010) à 6 500 (2018)

Dans la diplomatie religieuse aussi, le Maroc est incontesté. Rabat forme des imams d’une dizaine d’États africains et utilise fréquemment ses ordres soufis pour ouvrir des portes. C’est notamment le cas de la Tijaniyya, qui compte des millions d’adeptes en Afrique de l’Ouest. Les dirigeants de la Tijaniyya marocaine ont accompagné le roi et des délégations d’affaires en Afrique subsaharienne. Lorsque le ministre marocain des affaires étrangères s’est rendu au Mali après le coup d’État de 2020, il a également rencontré le dirigeant local de l’ordre. Alors que la tombe du fondateur à Fès, au Maroc, est devenue un lieu de pèlerinage pour les croyants de toute l’Afrique subsaharienne, Alger n’a pas réussi à générer un capital symbolique à partir de son lieu de naissance en Algérie.

Enfin, le Maroc a surpassé les autres États du Maghreb en matière de politique migratoire. Depuis 2014, il a accordé des permis de séjour temporaires à des dizaines de milliers de migrants irréguliers d’Afrique subsaharienne, leur permettant ainsi d’accéder au marché du travail et aux systèmes de santé et d’éducation. Même si cette politique semble plus convaincante sur le papier que sur le terrain, elle a valu au Maroc une bonne réputation en Afrique subsaharienne et un meilleur regard que l’Algérie et la Tunisie. Bien que la Tunisie ait posé un jalon en 2018 en étant le premier pays arabe à adopter une législation contre le racisme, ses mesures, comme celles de l’Algérie, manquent souvent de visibilité. Le Maroc se contente de vendre ce qu’il fait de mieux, tant sur son territoire qu’à l’étranger.

Les Amazighs du Hirak veulent un vrai changement

Conclusion 

L’animosité algérienne envers le Maroc est exclusivement le fait des militaires algériens qui contrôlent le pays par le biais de partis politiques dociles et d’un président inapte et sans réel pouvoir. En dehors de cela, le peuple algérien se sent proche du peuple marocain en raison d’une religion, d’une langue et d’une culture communes et il exprime cette proximité chaque fois qu’on lui en donne l’occasion.

La haine du Maroc et de ce qu’il représente est ancrée dans la psyché militaire algérienne, et seuls deux développements possibles peuvent y mettre fin à terme :

  • L’Algérie fait faillite sur le plan économique et permet au FMI et à la Banque mondiale de nettoyer son gâchis financier, ce qui ouvrira les frontières économiques et permettra aux entreprises marocaines de faire des affaires en Algérie ;
  • Ou bien, le Hirak, avec le temps et l’effet d’usure, arrivera à mettre fin au contrôle militaire et apportera la démocratie au pays qui changera ses mentalités revanchardes.

En l’absence de ces deux évolutions, l’Algérie continuera d’en vouloir au Maroc et l’Union

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