Lettre de protestation contre l’ambassadeur marocain auprès de l’UNESCO pour sa «discrimination raciale» à l’encontre de la langue amazighe

Objet : protestation contre la «discrimination raciale» de l’ambassadeur marocain auprès de l’UNESCO à l’encontre de la langue amazighe et vives félicitations pour le directeur du Bureau pour le Maghreb pour sa promotion

Dans le cadre de la Semaine africaine de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), organisée du 22 au 24 courant  du mois de mai à Paris, qui a rendu hommage à la mode africaine, le Royaume du Maroc s’est distingué et il a émerveillé l’assistance par le défilé des habits traditionnels et des caftans de diverses communautés. Seul handicap, devant le grand écran de la scène, les responsables marocains ont choisi écrire ladite présentation en langues arabe, française et anglaise, en excluant catégoriquement la langue amazighe et son écriture tifinagh, pourtant elle constitue, à part d’être une langue officielle depuis 2011, une langue originellement africaine, et qui reflète fort bien l’authenticité de l’identité et de la culture africaines.

Le représentant permanent du Maroc auprès de l’UNESCO, Monsieur Samir Addahre, a continué à ignorer délibérément la co-officialité de la langue autochtone amazighe alors qu’il devrait être parmi les premiers à appliquer les recommandations que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies avait adopté pour le Maroc valant dix-neuvième à vingt et unièmes rapports périodiques, le 8 décembre dernier [1]. Surtout où Sa Majesté Le Roi Mohamed VI avait déclaré, à la suite de la reconnaissance du nouvel an amazigh, le 3 mai 2023, que : «l’Amazigh en tant que composante essentielle de l’identité marocaine authentique, riche par la pluralité de ses affluents, et patrimoine commun à tous les Marocains sans exception».

Par contre, durant le Salon International de l’Édition et du Livre (SIEL) qui s’est tenu récemment à Rabat, nous sommes surpris de voir que le stand de l’UNESCO comporte pour la première fois l’écriture amazighe. En plus, et avec la collaboration de la Fondation BMCE Bank pour l’Education et l’Environnement et les éditions Langages du Sud, elle a proposé d’initier la jeunesse à l’importance du patrimoine culturel marocain à travers le lancement d’une nouvelle série de livres illustrés, intitulée « Les Balades de Noor », présentée le 15 mai 2024, qui vise à accompagner la jeunesse marocaine dans la découverte des sites du pays inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en incluant, pour la première fois, la langue amazighe [2]. Toutes nos vives félicitations à Monsieur Eric FALT, Directeur du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb pour cette louable initiative.

En conclusion, nous aimerions fort bien que les représentants des pays du Maghreb, plutôt de Tamazgha, ainsi que le responsable du Bureau de l’UNESCO pour les pays Maghrébins (Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie et la Tunisie) s’engagent à collaborer, activement, afin de s’impliquer activement dans Décennie internationale des langues autochtones (IDIL 2022-2032) [3].

En vous remerciant de votre écoute, veuillez agréer, Monsieur L’Ambassadeur, nos salutations les plus distinguées.

Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA)

Notes :

[1]- https://amamazigh.org/2024/01/lassemblee-mondiale-amazighe-demande-au-ministre-marocain-des-affaires-etrangeres-de-respecter-les-recommandations-onusiennes-concernant-les-droits-des-amazighs/

[2]-https://amadalamazigh.press.ma/fr/les-balades-de-noor-le-patrimoine-mondial-de-lunesco-explique-aux-enfants/

[3]-https://www.unesco.org/en/decades/indigenous-languages

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