Excellences,
Eurodéputé-e-s du Parlement Européen,
Député-e-s du Parlement français,
Député-e-s du Parlement espagnol,
& Député-e-s du Parlement belge,
Objet : Comment l’Algérie continue de bloquer l’Union du Maghreb et de déstabiliser l’Union Européenne ?
Excellences,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’avais eu le plaisir d’adresser, aux eurodéputé-e-s de précédent mandat, une correspondance pertinente dans laquelle j’exposais le blocage de l’Union des Etats du Maghreb par les généraux algériens, ainsi que leurs tentatives de déstabiliser l’Union Européenne. Cette avait été envoyée le 13 mars dernier [1].
Etant donné l’importance cruciale de cette problématique et le danger qu’elle représente pour notre région de Tamazgha, c’est-à-dire l’Afrique du Nord, ainsi que pour l’Europe, je souhaite attirer de nouveau votre attention sur ce péril, en espérant que vous mesurerez la gravité de la situation, qui nuit considérablement à l’économie des pays des deux rives de la Méditerranée.
Il est vraiment dommages que les officiers algériens, qui ont maintenu M. Abdelmajid Tebboune, septuagénaire et mythomane, à la présidence de leur pays à travers des élections présidentielles exagérément frauduleuses et massivement boycottées par le peuple algérien le 7 septembre [2], persistent à bloquer la reconstruction de l’Union économique des pays du Maghreb, en total contradiction avec l’esprit de l’accord d’association de l’Algérie avec l’Union européenne. Cet accord, en vigueur depuis dix-neuf ans, stipule clairement dans son tout premier article : « l’encouragement de l’intégration maghrébine en favorisant les échanges et la coopération au sein de l’ensemble maghrébin et entre celui-ci et la Communauté européenne et ses États membres ».
Le deuxième de cet accord précise également: « Le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme, tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel du présent accord ». L’Algérie viole constamment ces principes.
Malheureusement, ces généraux algériens, qui confisquent le pouvoir depuis l’indépendance de leur pays, non seulement continuent de violer les droits de l’homme, mais ils ont aussi déclaré une guerre diplomatique contre l’intégrité territoriale de leur voisin marocain. Ils soutiennent et arment le mouvement séparatiste du Polisario depuis 1975, ont fermé les frontières terrestres depuis trente ans, ainsi que les frontières aériennes et maritimes à la suite de la rupture des relations diplomatiques le 24 août 2021, et imposent désormais, à partir du 27 septembre, des visas aux citoyens marocains [3]. Ils s’ingèrent sans scrupule dans les affaires intérieures du Maroc et même de vos propres pays européens, portant ainsi atteinte à la notion de « pleine et entière souveraineté des Etats » et violant l’article 2, paragraphe 7 de la Charte des Nations-Unies du 26 juin 1945 [4].
En effet, ces « généraux algériens » ont créé un nouveau parti séparatiste à vocation terroriste, le « Parti National Rifain », en Belgique et en France, avec des ramifications en Allemagne, Espagne et les Pays Bas. Ils l’ont doté d’un siège en plein cœur d’Alger et d’un budget conséquent [5]. Le 14 septembre dernier, ils ont défié les institutions belges (et européennes) en organisant une manifestation à Bruxelles [6]. Le lendemain, le 15 septembre, ils ont minutieusement orchestré une grande marche de jeunes mineurs maghrébins vers la frontière de la ville de Ceuta, que les autorités marocaines ont réussi à stopper grâce à un imposant déploiement des forces de sécurité, dont les images ont fait le tour du monde [7]. Il est fort probable que l’échec de cette manœuvre, visant à déstabiliser l’Espagne par ces vagues d’immigration clandestine ait coûté son poste au fameux général Djebbar M’henna, le chef des services secrets. Cependant, ce trafic de migrants, largement encouragé et manipulé via les réseaux sociaux sous les ordres de ce général, constitue une activité criminelle qui ne respecte pas la vie humaine, violant les droits fondamentaux des personnes, notamment des mineurs non accompagnés, et compromettant les objectifs de l’accord de l’UE en matière de gestion des migrations avec les pays tiers [8]. Pourquoi agir ainsi ?
Tel un animal blessé, devenant plus dangereux et plus impulsif, le général Djebbar M’Henna a intensifié ses attaques contre le Maroc, particulièrement depuis la déterminante reconnaissance de la souveraineté marocaine du Sahara occidental par le président français Emmanuel Macron fin juillet. Plutôt que de s’en prendre à la France, ce général, responsable direct de l’assassinat des sept moines français de Tibhirin [9] et patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure algérienne (DDSE), a préféré déverser sa haine sur le Maroc et, dans une moindre mesure, sur l’Espagne en encourageant les vagues de migrations de jeunes Marocains, Algériens et Tunisiens désespérés vers ses côtes andalouses et baléares. En parallèle, il a ordonné aux partisans de « Parti National Rifain » d’organiser la manifestation du 14 septembre à Bruxelles, tout en mobilisant ses milices électroniques des réseaux sociaux à pousser des mineurs à participer à la grande marche du 15 septembre vers les présides espagnols au nord du Maroc …
Cette obsession à nuire à son voisin et à ses relations avec l’Espagne n’a mené qu’à son propre limogeage, survenu juste quatre jours après l’échec de cette sinistre tentative d’invasion des frontières maroco-espagnoles par des mineurs maghrébins !
Nous souhaitons vivement vous alerter que le danger persiste avec les généraux algériens et le soi-disant « Parti National Rifain ». Certains de ses dirigeants ont déjà demandé ouvertement des entrainements militaires en Algérie [10] et ont signé, ce 14 septembre à Bruxelles, un accord de coopération avec le Front Polisario incluant le domaine militaire [11]. La presse officielle algérienne a largement couvert cet évènement.
Ainsi, si des éléments séparatistes de ce nouveau parti passent à l’ action terroriste dans la région du Rif, déjà meurtrie par la crise économique, le chômage massif des jeunes, la répression et l’emprisonnement des dirigeants du « Hirak du Rif », les conséquences de la pandémie du Covid-19 et la fermeture des frontières commerciales avec Ceuta et Melilla (qui tardent à s’ouvrir), l’Espagne pourrait être confrontée à de nouvelles vagues d’émigration encore plus importantes que celles qu’elle connait au sein de ses îles des Canaries !
En conclusion, tant que vos gouvernements et l’Union Européenne n’interviendront fermement pour mettre fin à la folie de ces généraux algériens, responsable de génocide contre leur propre peuple et contre ses communautés Amazighes [12], en prenant des mesures telles que le boycott de l’achat de leur gaz naturel (qui finance indirectement votre pire ennemi, la Russie), ces derniers continueront sans relâche leurs vils manœuvres déstabilisatrices, tant pour Tamazgha que pour l’Europe.
Par Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA : www.amamazigh.org)
Notes :
[1]- https://amamazigh.org/2024/04/comment-lalgerie-essaie-de-destabiliser-leurope/
[6]- https://twitter.com/i/status/1835008711888183670
[8]- https://secure.ipex.eu/IPEXL-WEB/download/file/082d29088cfe1ebd018d303babfd1932
[10]- https://www.yabiladi.com/articles/details/142859/parti-separatiste-rifain-demande-l-algerie.html