L’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Maroc reçoit une délégation amazighe

En réponse de la correspondance envoyée au ministre fédéral des Affaires étrangères de la République Fédérale d’Allemagne, M. Heiko MAAS de la part d’une cinquantaine d’ONGs amazighe, l’Ambassadeur d’Allemagne au Maroc, Dr. Götz SCMIDT-BREMME, vient de recevoir une délégation amazighe afin de discuter des questions se référant aux droits des Amazighs.

La délégation amazighe était composée par Rachid RAHA, président de l’Assemblée Mondiale Amazighe, Amina IBNOU-CHEIKH, présidente déléguée pour le Maroc de l’AMA, Mme. Belkiss AL ANSARI, présidente de la Fondation MOHAMED ALI AG TAHER AL ANSARI, Asmae AL ANSARI et Dr. Mohamed CHTATOU.

La discussion s’est centrée sur la question de l’officialisation de la langue amazighe et de son enseignement au sein des communautés amazighes en Europe, et plus particulièrement en Allemagne. Monsieur l’ambassadeur a mis l’accent sur la possibilité d’impliquer activement le tissu associatif de la diaspora amazighe en Allemagne dans la formation et l’enseignement de la langue amazighe.
Rachid Raha a rappelé, que dans une lettre ouverte adressée antérieurement à la Chancelière allemande Angela Merkel, il avait souligné que : « si la majorité des jeunes issus de l’émigration tombe dans la délinquance, – dont une infime partie a été séduite par les thèses du djihadisme-, c’est que « l’école allemande » du pays d’accueil n’a pas réussi leur intégration scolaire. C’est qu’ont observé les responsables éducatifs dans les années soixante et soixante dix, et qui ont eu le mérite de développer et d’appliquer le programme éducatif basé sur l’ELCO, à savoir « l’enseignement des langues et cultures d’origines ». Ce qui a poussé le ministère de l’éducation nationale à l’époque de passer des accords avec les pays émetteurs de l’émigration, pour dispenser de manière complémentaire des cours de langues espagnole, portugaise, italienne, polonaise, turque et arabe… Les résultats étaient spectaculaires : les écoliers d’origine espagnole, portugaise, italienne, … y inclus ceux qui sont musulmans et d’origine turc, ont tous amélioré leur rendement, l’échec scolaire s’est réduit notablement, et par conséquent, ils ont bien réussis leur intégration sociale et socioprofessionnelle; cela n’a pas été le cas des élèves d’origine marocaine, dont les résultats sont devenus pire qu’avant. La cause se trouvait dans le simple fait que ces enfants d’origine marocaine n’étaient pas des « Arabes », ils n’étaient pas de culture arabe ni connaissaient la langue arabe. Ils ne comprenaient rien aux enseignants marocains parce que ces enfants étaient (et le sont toujours) presque tous des Amazighs, des berbères originaires des montagnes du Rif. Si les élèves turcs comprenaient parfaitement les enseignants envoyés par le gouvernement d’Ankara, les élèves d’origine marocains ne comprenaient pas du tout les enseignants arabophones. Ces derniers ont permis d’accentuer leur « crise d’identité », de les sous-valoriser et de les condamner aux marges de la société, à élargir les poches de la délinquance, à multiplier les réseaux du trafic de drogue et dont certains terminent fatalement à se convertir en ‘bombes humaines’ … ».

La discussion a mis en relief l’importance d’inclure la langue amazighe dans les programmes de conventions bilatérales, notamment les accords bilatéraux concernant les « Enseignements de Langue et de Culture d’Origine (ELCO) ».

Par rapport à la question de faire traduire en amazighe et écrire en graphie tifinagh les écriteaux et les plaques de signalisation des institutions diplomatiques se trouvant au Maroc, monsieur l’ambassadeur a répondu par l’affirmatif, en ayant déjà pris l’initiative de le faire pour son ambassade.
Les discussions ont duré une heure et demi où il y a eu des échanges d’idées et d’opinions sur divers thèmes dont celui de la régionalisation et le nouveau modèle de développement et l’importance de développement local et durable. Dans ce sens, l’ambassadeur allemand a signalé que son ambassade soutiens certains projets dans certaines localités montagneuses. Aussi, il a conseillé la délégation amazighe de se mettre en contacts avec les fondations allemandes installées au Maroc.

En Photo M. L’Ambassadeur Dr. Götz SCMIDT-BREMME avec la délégation amazighe devant l’écriteau de l’Ambassade où il est inclus la langue amazighe.

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